dimanche 10 juin 2012

Un coup de gueule sur le sauvetage espagnol


Dans la foulée de ce que j'ai écrit jeudi 7 juin 2012 sur le "pipo" concernant les banques espagnoles (suivre ce lien pour l'article) nous avons donc eu 2 jours après l'annonce du fameux plan de sauvetage.

Voici donc quelques compléments, pour être à jour..

Le scénario de vendredi et samedi
D'abord il faut noter avec amusement..ou mépris, tout le petit jeu diplomatique entre vendredi et samedi, où l'on sait très bien que les européens ont fait mine de laisser l'Espagne DEMANDER l'aide, tout en préparant la réponse à l'avance. En fait ils ont bien évidemment forcé la main au 1er ministre espagnol, dont le ministre des finances d'ailleurs déclarait la veille qu'il ne savait même pas qu'il y avait une réunion organisée au sujet des banques espagnoles.. On nous prend encore pour des cons...

Le G20
Si vous remontez en arrière de.. allez, 3 semaines environ, au moment du G20, on avait eu le droit à une déclaration de Rajoy, à Chicago, qui s'étonnait de la proposition du président français d'une aide des mécanismes européens pour recapitaliser les banques espagnoles, en expliquant que cela n'était pas du tout nécessaire, et en ironisant même sur le fait que le président français semblait avoir des informations qu'il n'avait pas lui même..

Etat des lieux 
Pourquoi les banques espagnoles sont dans un tel état : parce qu'elles ont joué au même jeu que les banques US avant 2007, à savoir surfer sur la vague de la bulle immobilière, accordant des prêts à 50 ans sur un marché totalement déconnecté de la réalité des besoins en construction de logements. Elles n'ont donc pas fait leur métier, elles n'ont fait que céder à l'appat du gain, elles ont servi des bonus à leur dirigeants, arrosé des politiques, engraissé des promoteurs, bref elles ont fauté.. Les articles fleurissent sur le net notamment sur la région de Valence où le président de cette région se baladait en Ferrari sous les confettis il y a encore 4 ans.

Le sauvetage
Alors pourquoi faudrait il les "sauver" ? et surtout pourquoi une fois de plus on trouve des milliards pour des incapables, alors qu'on ne trouve parfois pas quelques millions pour une école, un hôpital ou des gens qui meurent de faim ?
Les 100 milliards accordés pour sauver les banques espagnoles vont sortir du FESF ou de son relai à partir de juillet le MES : ces mécanismes, déjà fort critiquables, n'ont pas été créés pour venir en aide aux banques mais aux états. Alors on détourne le principe en avançant 100 milliards au FROB (le fond public espagnol en charge de liquider les actifs pourris des banques), et le tour est joué.
Sauf qu'au final comme d'habitude on nationalise des pertes privées : les 100 milliards vont être comptabilisés dans la dette publique espagnole, qui va donc franchir la barrière des 90% du PIB, et les intérêts (on parle d'une avance à 3%) sur ces 100 milliards seront payés par les contribuables espagnols, pas par les responsables (banquiers et promoteurs).

Franchement, J'EN AI MARRE de ce too big to fail : puisqu'elles sont trop grosses, alors il faut les démanteler, et laisser tomber toutes les branches pourries !

Il ne faut pas regrouper des caisses régionales en une entité "bankia" qui devient à son tour too big to fail, il ne faut pas accorder 90 mds de garanties sur actifs toxiques à Dexia, etc...

STOP, STOP et STOP, c'est chaque jour un peu plus insupportable..

Nos impots, les impots des grecs, espagnols, italiens, allemands, autrichiens, etc.. pour renflouer les escrocs en col blanc, qui ne rendront pas un centime, ça suffit.

J'ai publié récemment un lien vers un article sur les richissimes patrons de banques grecques installés en Suisse ou au Luxembourg..

Jusqu'à quand allons nous refuser de faire payer les responsables, qu'ils soient politiques ou financiers ?

De Wall Street à la City, de Bruxelles à Franckfort, de Madrid à Paris, des sièges de GLE à Groupama (pdg parti avec 4.3 millions d'euros de bonus pour un groupe qui perd 1.8 milliards), du HFT aux dark pools, ce système est pourri jusqu'à la moelle, et les responsables font toujours payer les autres, ça n'est plus tolérable !


La conclusion :
"les marchés financiers saluent le plan de sauvetage des banques espagnoles"...
Ben voyons..

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