mercredi 20 juin 2012

Grèce : on prend les mêmes et on recommence..



Grèce : le conservateur Antonis Samaras devient Premier ministre

Le chef du parti conservateur grec Nouvelle Démocratie, Antonis Samaras, 61 ans, est devenu mercredi Premier ministre en Grèce, après avoir obtenu le soutien de deux autres partis pour tenter de restaurer le crédit d'un pays en quasi-faillite.

Gagnant des législatives dimanche, mais sans majorité absolue, M. Samaras a négocié et obtenu le soutien de deux autres partis, les socialistes du Pasok et la gauche modérée du Dimar, qui lui permet de revendiquer 179 voix sur 300 au Parlement grec.

Mais surtout, lisez bien :

L'actuel président de la Banque nationale de Grèce (BNG), Vassilis Rapanos, est pressenti pour devenir ministre des Finances, selon la chaîne de télévision publique Net.

A 65 ans, cet économiste de formation est un vieux routier de la gestion du pays au côté des équipes socialistes, et a dirigé le Conseil des experts du ministère de l'Economie et des Finances au moment de l'entrée de la Grèce dans l'euro, en 2001. Il pourrait se rendre dès jeudi à Bruxelles pour la réunion de l'Eurogroupe.

Oui, vous avez bien lu !
Il était aux manettes en 2001 lors du maquillage des comptes grecs, avec l'aide de Goldman Sachs..
Bravo, c'est donc avec ce genre de personnage nauséabond que les grecs vont s'en sortir !

Je vous invite à relire cet article : "Les pompiers pyromanes", il faut donc en ajouter un à la liste..
Je suis révolté

lundi 18 juin 2012

Faillite bancaire espagnole : des Indignés traînent en justice financiers et politiques



PAR NATHALIE PÉDESTARRES (13 JUIN 2012)

C’est peut-être un tournant dans la bataille qui oppose les citoyens, frappés par les plans d’austérité, aux responsables des faillites bancaires, sauvés par l’argent public en toute impunité. En Espagne, une plateforme réunissant avocats, juristes et journalistes s’est donné pour mission d’enquêter sur les responsabilités des politiques et des banquiers dans la crise financière. Une première action en justice devrait être lancée contre l’ancien PDG de Bankia, grâce au soutien de milliers de citoyens.


Leur intention est claire : mettre derrière les barreaux toutes les personnes qui, au sein du conseil d’administration de Bankia, sont présumées coupables de la faillite de la quatrième plus grande banque espagnole. Ils sont avocats, juristes ou journalistes, et travaillent d’arrache-pied sur le dossier Bankia en dehors de leurs heures de travail. En plus de l’information publique disponible, ils épluchent des données confidentielles que leur transmettent de l’intérieur des actionnaires et des employés de la banque. Telle est la mission de salubrité publique que s’est fixée une nouvelle plateforme citoyenne, liée au mouvement des Indignés, « 15MpaRato » [1], qui regroupe 120personnes.


Bankia, c’est ce conglomérat bancaire qui vient d’être nationalisé, et dont la faillite menace le fragile équilibre financier espagnol. Constituée en juin 2010 sous l’égide du Parti populaire (la droite espagnole), Bankia est la fusion de plusieurs banques en difficulté. Deux ans plus tard, tout bascule. En l’espace de trois mois, Bankia, qui assurait avoir réalisé 309 millions d’euros de bénéfices nets en 2011, se retrouve avec des pertes de 3,3 milliards d’euros ! Un gouffre financier dissimulé lors de la présentation des comptes à la Commission nationale du marché des valeurs (CNMV), sans le rapport d’audit obligatoire…

Aide publique et parachute doré privé


Ce mensonge a ouvert la boîte de Pandore, forçant son PDG, Rodrigo Rato, à démissionner le 7 mai dernier. Précisons que Rodrigo Rato n’est autre que l’ancien directeur général du FMI (de 2004 à 2007) et l’ancien ministre de l’Économie espagnol et bras droit de José María Aznar pendant le précédent gouvernement de droite (1996-2004). Il est depuis passé par les bureaux de la banque Lazard et par ceux de la banque Santander, la plus puissante banque espagnole (vous avez dit oligarchie ?).

« Nous voulons que Rodrigo Rato aille en prison et que ses biens soient saisis pour renflouer la dette de Bankia ! », assène l’une des membres de la plateforme 15MpaRato, qui tient à rester anonyme [2]. 23,5 milliards d’euros d’aide publique sont désormais nécessaires pour renflouer Bankia. Ce qui n’empêche pas son ex-PDG d’accepter un parachute doré de 1,2 million d’euros ! La décision d’attribuer cette indemnisation est actuellement entre les mains de la Commission des nominations et rétributions de la banque. L’Espagne n’en est pourtant pas à son premier cas de faillite bancaire suivie d’un sauvetage avec l’argent des contribuables [3]. Mais, cette fois, « c’est un cas trop flagrant d’escroquerie », s’insurge un des membres de l’équipe juridique de la plateforme.

Pression réussie


Si les membres de 15MpaRato travaillent de façon totalement bénévole, mus par leur « responsabilité civique », comme l’explique l’un des avocats volontaires, les démarches administratives et judiciaires ont un coût… La plateforme l’a estimé à près de 100 000 euros pour la première phase de leur action : déposer une plainte auprès de l’Audiencia Nacional, la plus haute juridiction espagnole, préparer et rédiger les actes d’accusation [4].
La plateforme a donc lancé une initiative de « crowdfunding » ce 6 juin. Succès immédiat. En moins de 24 heures, plus de 19 000 euros ont été collectés. Une cinquantaine d’actionnaires de Bankia se disent prêts à témoigner et plus d’une dizaine de témoins internes offrent spontanément leur aide aux enquêteurs anonymes. 11 000 citoyens déclarent se joindre à la plainte contre Bankia. Cette réaction citoyenne crée des remous… Le parquet espagnol finit par reconnaître les soupçons de délit et annonce l’ouverture d’une enquête préliminaire sur Bankia. En cause : sa création et son entrée en Bourse en juillet 2011.

Les politiques s’y mettent. La députée Rosa Diez – Unión Progreso y Democracia (UPyD) — annonce que son parti va également porter plainte contre Bankia. Depuis le 29 mai dernier, l’UPyD et la Gauche unie (Izquierda Unida, qui rassemble la gauche radicale) réclament une commission d’enquête parlementaire sur Bankia, ce qu’ont refusé les deux principaux partis, le Parti populaire, au pouvoir, comme le Parti socialiste espagnol (PSOE).

Tableau de chasse citoyen


Les deux partis qui ont alterné au pouvoir en Espagne craignent probablement un retour de bâton. « Nous n’allons pas nous arrêter au seul conseil d’administration de Bankia, avertit l’un des avocats. Nous allons aussi enquêter sur la responsabilité pénale de certains fonctionnaires de la Banque d’Espagne, de Deloitte [Le cabinet d’audit chargé des comptes de Bankia, ndlr], de la Commission nationale du marché des valeurs… C’est une procédure très longue qui va durer des années. »

La plateforme annonce ses objectifs comme un tableau de chasse : Rodrigo Rato, Mariano Rajoy (actuel chef du gouvernement espagnol), José Luis Zapatero et Carmen Chacón (respectivement ancien Premier ministre et ministre du Logement en 2007, tous deux du PSOE), José María Aznar (ancien chef du gouvernement du Parti Populaire)… Pour, affiche-t-elle, « en finir avec l’impunité et les privilèges de ceux qui sont indécemment riches, des politiques et des banquiers ».

« Ce que nous voulons, c’est que notre action, tout en préservant son anonymat, ait un effet "boule de neige", que la société civile collabore et nous aide. Et surtout, qu’elle prenne conscience qu’avec la loi et la Constitution en main elle a la force de lutter contre les abus de pouvoir », précise, moins démago, un avocat. Fin de partie pour l’oligarchie ?

Nathalie Pédestarres
Article original ici (Bastamag)

Notes

[1] De la conjonction entre le nom du mouvement des Indignés, 15M, et le nom de Rodrigo Rato, ex-PDG de Bankia. Voir leur site (en espagnol).
[2] Tous les membres et juristes de la plateforme souhaitent, pour l’instant, garder l’anonymat.
[3] En avril 2011, le Fonds de restructuration bancaire espagnol avait dû injecter 2,8 millions d’euros pour sauver la Caja del Mediterráneo, la Caisse Méditerranée.
[4] Le détail des dépenses prévues par 15MpaRato est expliqué dans ce blog.

JP Morgan : Jackpot sur le LME !



Vous vous souvenez peut-être de la retentissante faillite de la maison de courtage "MF Global" aux USA en octobre 2011.. : MF Global a fait faillite, en octobre, en raison de pertes liées à la dette européenne. Son effondrement a laissé un trou évalué à 1,6 milliards $ US dans les comptes de ses clients.

Récemment (début juin) on apprenait que JPMorgan Chase avait restitué à MF Global quelque 600 millions de dollars qui avaient été captés au moment de son dépôt de bilan en octobre, écrit le Wall Street Journal samedi, citant des sources proches du dossier. Un liquidateur judiciaire représentant les clients de la maison de courtage en faillite pourrait poursuivre JPMorgan pour plusieurs centaines de millions de dollars de plus, ajoute une source proche de l'enquête. Le versement de JPMorgan est un signe de progrès dans les efforts pour recouvrer 1,6 milliard de dollars évaporés dans les comptes des clients de MF Global. (source ici)

Mais revenons au sujet qui nous intéresse : 

Après le blocage des dépôts des clients de MF Global le 7 novembre 2011, 2 semaines plus tard, JP Morgan rachetait la part du LME (London Metal Exchange) détenue par MF Global, soit 4.7%, pour 39 millions de dollars, dans une procédure qualifiée à l'époque d'appel d'offres compétitif... On est en droit de s'interroger sur le "juste prix" payé par JP Morgan pour faire main basse sur cette participation dans le LME alors qu'il s'agissait de liquider au plus vite les actifs de MF Global...

7 mois plus tard, le 15 juin 2012, on apprend que la bourse de Hong Kong offrait 1.4 milliards de livres (ou encore 1.7 milliards d'euros, ou encore 2.2 milliards de dollars) pour racheter le LME.

Ce qui valorise donc à 103 millions de dollars les 4.7% du LME détenus par JP Morgan.. oui, ces mêmes 4.7% rachetés 39 millions de dollars en novembre 2011.

JP Morgan réalise donc plus un bénéfice considérable en multipliant par plus de 2,5 fois le prix payé.. alors qu'il manque encore des centaines de millions de dollars à restituer aux ex-clients de MF Global..

Lire l'article en anglais

dimanche 17 juin 2012

ALLEZ LES GRECS ! ALLEZ LES GRECS !



Ne vous laissez pas faire, demandez des comptes à votre ancien gouvernement "Nouvelle Démocratie" qui a maquillé les comptes de votre pays avec l'aide Goldman Sachs dont Mario DRAGHI, actuel président de la Banque Centrale Européenne, était le vice-président pour l'Europe.

Demandez pourquoi les banques privées en Europe ont eu le droit à plus de 5 500 milliards d'euros d'avantages (prêts à faibles taux, échanges, garanties, rachats, ...) depuis la crise financière de 2008 et continuent à stocker les euros dont elles disposent dans les coffres de la BCE.

Demandez pourquoi vous représentez un risque "systémique" alors que votre PIB ne représente que 2% du PIB de la zone Euro, et avec seulement 350 milliards de dettes (avant le fameux "haircut") alors que la BCE peut en trouver plus de 3 fois plus en 2 mois pour prêter 1000 milliards d'euros aux banques à travers les 2 LTRO.

Demandez pourquoi l'UE n'a pas pris vos entreprises publique avec leurs rendements comme garantie contre un vrai plan de relance (le plan secret "Eureka") pour faire fermer leurs grandes gueules aux agences de notations US qui en savent apparemment plus sur les finances des états de l'Europe que l'Europe elle-même.

Demandez pourquoi à la place on veut brader vos services publics en les vendant à bas prix à des vampires étrangers, à commencer par les banques anglo-saxones.

Demandez à la BCE, à l'UE, à l'Eurogroupe, au Conseil européen, au FESF, ... comment ils ont pu laisser vos taux d'intérêts à 10 ans passer les 30%, et vos taux d'intérêts à 1 passer les 1 500%...

Demandez pourquoi on vous a refusé à la derniè minute un référendum pour pousser votre 1er ministre à la porte lors du G20 de Cannes.

Demandez pourquoi on vous a imposé un gouvernement, sans élections, dirigé par Papademos, ex-vice président de la BCE au moment du maquillage de vos comptes !

Demandez pourquoi on vous impose tant de contraintes alors que les banques privées se voient octroyer des centaines de milliards dans l'espoir qu'elles financeront l'économie.

Demandez que soit faite toute la lumière sur le plan de restructuration de votre dette avec un audit citoyen comme ce fut fait en Bolivie ou dans d'autres pays !

Demandez si les dettes abandonnées par les banques n'ont pas été remplacées par des créances encore plus avantageuses, et garanties de surcroît (lire à ce sujet la façon dont le candidat républicain à l'élection américaine spécule contre vous)

Demandez comment après des années de pseudo régulation, supervision, un problème BANKIA peut passer de "stress test OK " à 23 milliards à trouver puis 40 et peut-être 100.

Demandez aux médias comment ils ont pu laisser croire au reste du monde que les bas salaires grecs (qui supportent l'imposition à la source) pouvaient permettre une évasion fiscale massive vers la Suisse alors que c'est là le résultat des agissements d'une minorité très riche (dont les armateurs, les banquiers, etc, cf
...

Nous sommes avec vous même si une minorité a sali votre honneur.


Demandez des comptes, c'est votre droit.


Avec l'aimable autorisation de "Black Hole", dont les les fameux coups de gueule sur les fora boursorama sont chaque fois une invitation à nous lever contre l'oligarchie qui nous gouverne !

jeudi 14 juin 2012

Moody's Blues..

Il ne s'agit pas du légendaire groupe "The Moody Blues" et leur tube planétaire "Nigths in White Satin" dont je veux parler, mais bien de Moody's, l'une des 3 grandes agences de notation américaines..

Je cite donc :

"L'agence d'évaluation financière Moody's a abaissé mercredi la note d'endettement de long terme de l'Espagne de trois crans, à "Baa3", juste au-dessus de la catégorie "spéculative", et a également dégradé celle de Chypre.

Moody's a prévenu que cette note pourrait tomber dans cette catégorie à l'issue d'une nouvelle période d'examen qui doit durer au maximum trois mois.

L'agence a invoqué dans un communiqué le plan d'aide européen de 100 milliards d'euros pour le secteur bancaire espagnol, décidé vendredi, qui selon elle "accroîtra encore le poids de la dette supporté par le pays".

De plus, a souligné Moody's, "l'Etat espagnol a un accès très limité aux marchés financiers, comme le montrent à la fois le fait qu'il compte sur le FESF et le MES [les mécanismes anticrise de la zone euro, ndlr] pour ses fonds de recapitalisation et sa dépendance croissance vis-à-vis de ses banques nationales comme acheteurs prioritaires de ses émissions obligataires, lesquelles à leur tour obtiennent leurs financements de la BCE" (Banque centrale européenne)."

Bon.. déjà quel courage.. 3 jours après Fitch..

Essayons de décrire, puis de comprendre :

La méthode :

Vous avez un passager qui est tombé du bateau, le courant est fort, les vagues sont impressionnantes, mais au lieu de lui envoyer une bouée, vous vous arrangez pour lui envoyer une corde avec un parpaing, pour qu'il s’essouffle encore plus vite et sombre rapidement..
A quoi sert ce petit jeu au fond ?
Si le système financier international veut s'en sortir, ce n'est pas en aidant à couler tous ceux qui doivent de l'argent que l'on multiplie les chances de sauvetage général..

Décryptage :

Alors il faut sans doute chercher d'autres raisons.
D'abord, avec un peu de chance, les taux espagnols vont continuer à monter.. ce qui rendra d'autant plus juteux des petites bébêtes dont on parle moins depuis le haircut grec mais qui existent toujours : les CDS (Credit Default Swaps, sorte de "certificats d'assurance sur dette").

Certes ils ont été en partie activés sur la portion dette grecque qui a subit le défaut, mais il a fallu attendre presque 3 ans entre le début de la "crise de la dette grecque" et l'application d'une décote. Au final les détenteurs de papier grec en avaient déjà tellement largué un max dans la cheminée de la BCE (ou ailleurs) qu'il ne restait plus grand chose. Bref, les petits arrangements entre amis avaient eu tout le temps de se mettre en place pour minimiser cette bombe à retardement. 

N'oublions pas non plus que le "gendarme" du marché des CDS, à savoir l'ISDA (International Swap and Derivatives Association) est seule habilitée à prononcer officiellement "l'évènement de crédit" qui déclenche l'activation des CDS, à savoir le versement par l'émetteur du CDS de l'indemnisation à celui qui en avait acheté pour se couvrir sur les emprunts d'états auxquels il avait souscrit.

Quand on sait que le comité de direction de cette "association" est composé des plus grandes banques d'affaires (JP Morgan, Morgan Stanley, Goldman Sachs, etc..) eux mêmes partie prenantes (émetteurs souvents, acheteurs parfois), c'est vraiment le royaume du "juge et partie"..

Alors après l'apéro grec, voici les tapas espagnols..

On est reparti pour minimum 12 à 18 mois de gesticulations, durée suffisamment longue pour les émetteurs US de CDS sur la dette espagnole pour encaisser un max de primes à l'émission.. et quand il faudra se résoudre à couper une branche morte par un défaut partiel, on aura encore une fois eu largement le temps de tout balancer au feu.. ça laisse quelques mois sur de juteux milliards à faire..

Autre piste envisageable : il faut trouver par tous les moyens possibles une solution pour que tous les capitaux disponibles s'orientent vers le seul support qui reste vital si on veut éviter l'effondrement, je parle évidemment de la dette US..

Nouvelle renégociation du plafond cet été, élections en novembre, etc..l'agenda américain est chargé. Donc avec ce mattraquage permanent sur l'Europe, on s'assure d'attirer les capitaux vers un marché d'une profondeur infinie même si les rendements sont mauvais : la dette US..

C'est tellement gros... mais plus c'est gros et mieux ça passe.. 

Crédit Agricole : la formule magique !



Selon un article paru dans le Wall Street Journal (lire ici), le Crédit Agricole étudie, parmi d'autres scénarios, les modalités de son retrait de Grèce et de sa filiale Emporiki, ainsi que la possibilité de la fusionner avec d'autres banques grecques en cas de sortie du pays de la zone euro, rapporte mercredi le Wall Street Journal.

Interrogé par l'AFP, Crédit Agricole SA s'est refusé à tout commentaire.


Selon le site du quotidien, la banque française envisagerait notamment de fondre Emporiki dans l'union de plusieurs établissement hellènes, héritant d'environ 10% des parts de l'ensemble nouvellement formé.
Crédit Agricole songerait également, toujours en cas de changement de devise de la Grèce, de rompre tous ses liens avec Emporiki, pour éviter le risque de contagion...


Bon déjà, on se demande bien pourquoi le 13 juin l'action Crédit Agricole à +3.5% pendant que ses "confrères bancaires" (BNP et Société Générale) sont dans le rouge.. : que les actions des banques finissent mal la journée avec les tensions sur l'Espagne n'étonne personne !
Mais que cet article sur le Crédit Agricole sorte juste après une belle journée pour l'action du groupe sent quand même assez mauvais le délit d'initié.. Il y avait évidemment des gens au courant, on se demande bien ce que fait une fois de plus l'AMF (L'Alliance des Maffieux de la Finance).

Mais au fond ce qui m'interpelle le plus dans cet article et que je nomme donc "la formule magique", c'est la méthode envisagée (fondre Emporiki dans l'union de plusieurs établissements héllènes)..

On prend mettons une dizaine de petites poubelles, on les met dans un gros conteneur, ça fait une poubelle plus grosse, avec des poignées, certes c'est plus pratique pour la vider, mais ça reste une poubelle !

Et c'est exactement sur ce modèle qu'a été monté Bankia, avec des caisses d'épargne régionales.

Ils le font exprès vous croyez ?

Effectivement on connait déjà la suite : une fois cette gigantesque poubelle constituée, on trie les déchets, on refourgue aux états les actifs pourris, et on cède les branches rentables à des intérêts privés.. Exactement ce qu'on fait pour Dexia (90 milliards d'euros de garanties à la charge de l'état français sur les actifs pourris, pendant qu'on vend la branche rentable à un autre établissement).

On nous refait le coup chaque année : on appliquera ensuite le génialissime concept de "Too big to fail" (mais bandes de crétins, avant de tout mettre dans le conteneur, ce n'était pas trop gros pour faire faillite..).

Les apôtres du capitalisme en bafouent les règles les plus élémentaires : les banksters deviennent les plus fanatiques communistes dès qu'ils faut assumer leurs pertes : dans ces cas là, vive la nationalisation des pertes
 !




mercredi 13 juin 2012

Les US à la manoeuvre..

pour ceux qui n'ont pas encore compris que depuis le printemps 2010, il s'agit de focaliser sur l'Europe pour tenter de masquer la crise du dollar et les problèmes américains :

Les US et surtout ceux qui les pilotent à savoir la haute finance de WS veulent absolument conserver leur leadership sur la planète, sans avoir à faire la moindre réforme sur leur système qui est pourtant à la base des crises à répétitions depuis 10 ans.

Dès lors, à chaque fois que quelques doutes planent sur la solidité de la (sic) "reprise US", hop on met l'accent sur l'Europe.
ça s'est vérifié avec les 1ers épisodes grecs d'avril à juin 2010 alors que toutes les stats US étaient mauvaises, ce qui a ensuite permis à B2 de balancer son QE3..

A l'automne 2010

c'était le scandale du foreclosure gate (enterré depuis) qui menaçait de faire sauter les banques US et on nous a donc sorti l'Irlande.

A l'hiver 2011

les banques US étaient toujours très largement chargées en CDS sur dettes US (en tant qu’émetteur), il a donc fallu activer de nouveau le bras armé à savoir le FMI (qui n'a fait que semer la misère partout où il est intervenu depuis 30 ans), cette fois sur le portugal.

Pendant ce temps la fameuse réforme de WS accouchait d'une souris, et le lobbying des banques US avait joué à fond contre toute régulation. B2 continuait d'arroser la planète de faux dollars, le CME sauvait in extremis JP Morgan de ses postions short sur le silver en changeant les règles sur les déposit, etc..

Arrive l'été 2011

et la nouvelle tragédie grecque.. il faut evidemment une fois de plus détourner l'attention de la degradation de la note US..


A l'automne 2011

on a carrément Tim Geithner qui vient s'imposer à des réunions européennes pour nous donner des leçons, pendant que la FED lance une fois de plus un programme pour ses actionnaires de banques, à savoir l'opération twist.

Draghi et ses sbires, pilotés par WS et le FMI, prennent les commandes en europe et appliquent les mêmes recettes, 2 LTRO et 1000 milliards fournies aux banques, et de janvier à mars 2012 on surfe sur la méthode US..

Et voilà finalement que depuis mai 2012

les stats US sont de nouveaux en berne, notamment sur le chomage.. et les élections s'approchent à grands pas, Oblabla ne veut pas perdre en novembre.
Est venu par dessus ça la parfaite démonstration de l'absence totale de réforme du système US avec les pertes de JP Morgan.

N'oublions pas non plus que se posera de nouveau cet été le pb du plafond de la dette US..

Alors on pilote tout ça : on va appliquer en Europe les memes recettes, à savoir injecter dans les banques, encore et toujours, et cette fois c'est l'espagne..

Oblabla recommence avec ses remarques déplacées sur l'Europe histoire d'expliquer aux américains que si les US rechutent ce n'est pas de sa faute mais à cause de la crise en zone euro.

"Les européens n'ont pas fait assez".. etc..

Bernanke déclare au congrès jeudi 7/06/2012 que "Europe’s debt crisis poses significant risks to the U.S. financial system and the economy.

Ben voyons, effectivement, c'est de la faute de l'Europe si les US croulent sous des milliers de milliards de dettes..

Et comme pour annoncer les décisions qui vont être prises sur une aide aux banques espagnoles, le SP500 a signé la semaine du 4 juin 2012 sa plus forte hausse (3.7%) depuis décembre..

Toujours pas le moindre dirigeant européen pour oser leur répondre de s'occuper de LEUR dette, des 1000 milliards de crédits étudiants, des 46 millions d'américains qui ne peuvent se nourrir que grace à un ticket fourni par l'état..

Ce n'est pas de l'anti américanisme primaire car de très nombreux américains sont les 1eres victimes de cette gigantesque escroquerie mondiale !
L'Europe n'est pas le 51ème état américain, et nous n'avons pas d'ordre à recevoir messieurs les banksters !

Espagne: rejet des députés d'une demande d'enquête sur la crise financière


MADRID - Le congrès des députés espagnols a rejeté mardi soir, avec les voix de la majorité de droite au pouvoir, une commission d'enquête sur la crise financière et sur Bankia, dont le sauvetage historique a conduit à l'annonce d'un plan d'aide européen du pays.

Le texte, présenté par des partis d'opposition de gauche, a recueilli 139 voix pour, dont celle du parti socialiste contre 175 voix du Parti populaire (PP), droite au pouvoir qui dispose de la majorité absolue au parlement.

Le PP, par la voix de la députée María Arenales Serrano, a toutefois assuré qu'il était totalement d'accord avec l'esprit qui a inspiré l'initiative, qui est la transparence.

Dire oui à la transparence, ce sont les deux réformes financières qui ont exigé des banques qu'elles révisent leurs actifs immobiliers, deux audits indépendants des banques, a-t-elle affirmé.

Le gouvernement a lancé cette année deux réformes du secteur bancaire qui a notamment dû provisionner ou faire des réserves de capital pour plus de 80 milliards d'euros afin d'assainir ses comptes.

Les banques, qui accumulaient 184 milliards d'actifs problématiques fin 2011, sont source de vives inquiétudes. Le sauvetage public de Bankia de 23,5 milliards d'euros a précipité le pays dans la crise financière et conduit les pays de la zone euro à annoncer samedi un plan d'aide aux banques espagnoles allant jusqu'à 100 milliards d'euros.

Durant le débat, Cayo Lara, chef de la Izquierda unida (gauche unie), à l'origine du texte, a affirmé la nécessité d'enquêter sur une crise-escroquerie ayant pour origine la bulle immobilière qui, selon lui, a profité aux banquiers et promoteurs qui se sont enrichis sans penser aux conséquences.

Cette bulle a éclaté en 2008, plongeant le pays dans la crise avec un chômage record touchant aujourd'hui un actif sur quatre.

De nombreuses voix se sont élevées en Espagne pour réclamer des enquêtes sur d'éventuelles fraudes dans le secteur et des procédures judiciaires sont en cours.

Une pétition de près de 135.000 signatures, à l'initiative de la plateforme internationale de revendications Avaaz, a été adressée mardi au chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy pour exiger une mission d'enquête parlementaire sur Bankia.

(©AFP / 12 juin 2012 23h47)

dimanche 10 juin 2012

Un coup de gueule sur le sauvetage espagnol


Dans la foulée de ce que j'ai écrit jeudi 7 juin 2012 sur le "pipo" concernant les banques espagnoles (suivre ce lien pour l'article) nous avons donc eu 2 jours après l'annonce du fameux plan de sauvetage.

Voici donc quelques compléments, pour être à jour..

Le scénario de vendredi et samedi
D'abord il faut noter avec amusement..ou mépris, tout le petit jeu diplomatique entre vendredi et samedi, où l'on sait très bien que les européens ont fait mine de laisser l'Espagne DEMANDER l'aide, tout en préparant la réponse à l'avance. En fait ils ont bien évidemment forcé la main au 1er ministre espagnol, dont le ministre des finances d'ailleurs déclarait la veille qu'il ne savait même pas qu'il y avait une réunion organisée au sujet des banques espagnoles.. On nous prend encore pour des cons...

Le G20
Si vous remontez en arrière de.. allez, 3 semaines environ, au moment du G20, on avait eu le droit à une déclaration de Rajoy, à Chicago, qui s'étonnait de la proposition du président français d'une aide des mécanismes européens pour recapitaliser les banques espagnoles, en expliquant que cela n'était pas du tout nécessaire, et en ironisant même sur le fait que le président français semblait avoir des informations qu'il n'avait pas lui même..

Etat des lieux 
Pourquoi les banques espagnoles sont dans un tel état : parce qu'elles ont joué au même jeu que les banques US avant 2007, à savoir surfer sur la vague de la bulle immobilière, accordant des prêts à 50 ans sur un marché totalement déconnecté de la réalité des besoins en construction de logements. Elles n'ont donc pas fait leur métier, elles n'ont fait que céder à l'appat du gain, elles ont servi des bonus à leur dirigeants, arrosé des politiques, engraissé des promoteurs, bref elles ont fauté.. Les articles fleurissent sur le net notamment sur la région de Valence où le président de cette région se baladait en Ferrari sous les confettis il y a encore 4 ans.

Le sauvetage
Alors pourquoi faudrait il les "sauver" ? et surtout pourquoi une fois de plus on trouve des milliards pour des incapables, alors qu'on ne trouve parfois pas quelques millions pour une école, un hôpital ou des gens qui meurent de faim ?
Les 100 milliards accordés pour sauver les banques espagnoles vont sortir du FESF ou de son relai à partir de juillet le MES : ces mécanismes, déjà fort critiquables, n'ont pas été créés pour venir en aide aux banques mais aux états. Alors on détourne le principe en avançant 100 milliards au FROB (le fond public espagnol en charge de liquider les actifs pourris des banques), et le tour est joué.
Sauf qu'au final comme d'habitude on nationalise des pertes privées : les 100 milliards vont être comptabilisés dans la dette publique espagnole, qui va donc franchir la barrière des 90% du PIB, et les intérêts (on parle d'une avance à 3%) sur ces 100 milliards seront payés par les contribuables espagnols, pas par les responsables (banquiers et promoteurs).

Franchement, J'EN AI MARRE de ce too big to fail : puisqu'elles sont trop grosses, alors il faut les démanteler, et laisser tomber toutes les branches pourries !

Il ne faut pas regrouper des caisses régionales en une entité "bankia" qui devient à son tour too big to fail, il ne faut pas accorder 90 mds de garanties sur actifs toxiques à Dexia, etc...

STOP, STOP et STOP, c'est chaque jour un peu plus insupportable..

Nos impots, les impots des grecs, espagnols, italiens, allemands, autrichiens, etc.. pour renflouer les escrocs en col blanc, qui ne rendront pas un centime, ça suffit.

J'ai publié récemment un lien vers un article sur les richissimes patrons de banques grecques installés en Suisse ou au Luxembourg..

Jusqu'à quand allons nous refuser de faire payer les responsables, qu'ils soient politiques ou financiers ?

De Wall Street à la City, de Bruxelles à Franckfort, de Madrid à Paris, des sièges de GLE à Groupama (pdg parti avec 4.3 millions d'euros de bonus pour un groupe qui perd 1.8 milliards), du HFT aux dark pools, ce système est pourri jusqu'à la moelle, et les responsables font toujours payer les autres, ça n'est plus tolérable !


La conclusion :
"les marchés financiers saluent le plan de sauvetage des banques espagnoles"...
Ben voyons..

samedi 9 juin 2012

J'ai appelé mon banquier...

Donc si on résume depuis jeudi dernier

Je les revois encore jeudi et vendredi derniers...
  • Vous allez appeler l'aide extérieure ?
  • Que nenni ! Que nenni ! Ah ça non.
  • Mais une conférence téléphonique est prévue ce week-end non ?
  • Meuh non, enfin nous ne sommes pas au courant.
  • Mais le FESF et le MES ne peuvent pas prêter aux banques n'est-ce pas ?
  • En principe non.
  • Votre demande d'aide officielle est imminente.
  • Que nenni ! Que nenni !
Quels bouffons. Peuvent pas dire clairement ce qui nous pend au nez non ?
On voit bien qu'ils ne jouent pas avec leur pognon.

Du coup j'ai décidé d'appeler mon banquier car tout cela m'avait donné quelques idées...

- Bonjour Monsieur le banquier.

- Bonjour Monsieur. Dîtes-moi ça tombe bien que vous appeliez car vos investissements immobiliers sont une catastrophe, pas de locataires, prix en chute libre du fait de leur situation géographique, il va falloir faire des choix, vendre à pertes ou vendre vos biens hypothéqués si vous n'avez pas les ressources suffisantes pour rembourser vos échéances.

- Mais je ne peux pas avoir un prêt préférentiel comme les banques espagnoles qui ont fait de mauvais investissements aussi ?!?

- Ah non, la prise en charge des mauvais investissements par le public est réservé aux banques !

- Ah... mais Barnier disait encore la semaine dernière, je cite

" Nous ne voulons plus que les contribuables paient, les banques doivent payer pour les banques", a insisté le commissaire européen aux Services financiers, Michel Barnier en présentant une proposition législative en ce sens au cours d'une conférence de presse. Il s'agit de "casser le lien entre les crises bancaires et les finances publiques", a-t-il expliqué.

- Tout à fait mais si vous lisez bien il a également parlé de mesures d'urgence, le bla bla auquel vous faîtes référence c'est pour plus tard.

- Bon... et donc ce prêt qui n'est pas tout à fait un prêt, qui entre dans la dette de l'état mais qui n'est pas un nouvel emprunt d'état et n'a aucune conséquence sur le déficit (ah tiens, on peut avoir la formule de calcul juste par curiosité) et qui va se faire un peu via le FESF et un peu via le MES on ne sait pas encore trop, dont le montant de 23 Mds s'est mué en 40 voire 2,5 fois plus avec toujours cet argent qui sort toujours d'on ne sait où et dont Rajoy a déclaré ce week-end ne pas en avoir mesuré tous les effets, ce plan doit sauver la zone euro ? Et les PME ? Et les investissements d'avenir, les vrais ?


SUPER CONTRIBUABLE A LA RESCOUSSE (encore) !

Black Hole, nouveau billet d'humeur sur le forum de boursorama 

vendredi 8 juin 2012

La machine à l'envers...


Voici ma toute première intervention...à propos d'une méthode TOTALEMENT INJUSTE et ANTI-ECONOMIQUE, bien sûr !...


J'ai nommé cette...folie...





...LA MACHINE A L'ENVERS...



Que comprendre au travers de ce titre?...

Une fiction...? Un vol dos mal négocié...? Une pensée de notre chère Mère Denis, ou peut-être la folie passagère d'un mécano au cerveau agité ???...





Hélas non...

Simplement la triste réalité d'une monstrueuse injustice "manipulée" peut-être sans arrières pensées (espoir, quand tu nous tiens !...) mais amenée naturellement dans l'économie sans réflexion sur l'aboutissement final...



Car lorsque l'on ne veut pas voir plus loin que le bout de son nez, on dit que tout est bien, et qu'il n'y a pas de raison de changer l'ordre établi ...

Explication de cette...folie:

Trois catégories de Français sont concernées...
  • Le "Français social" nécessite des logements à loyers modérés...
    • L'Etat décida, par exemple, en janvier 2010 de débloquer 4.7 Milliards d'€ sur cinq ans...
  • Le "Français moyen" aimerait bien faire construire, mais en raison du prix du foncier, il serait obligé d'emprunter sur 30 ans sans espoir d'évolution, avec un pouvoir d'achat laminé au plus près et le risque de tout perdre durant cette période...Il ne construira donc pas...
    • Foncier trop cher
  • Le "Français aisé" dont la fiscalité est importante trouve dans la Loi Scellier l'opportunité idéale...Une défiscalisation et des locataires rêvés (le précédent ménage, bien sûr !...)
    • Défiscalisation maximale et investissement payé par le locataire...

Conclusion de cette "Machine à l'envers":

  • Le "Français moyen" paiera pour les 4.7mrds d'investissements pour loger le "Français social"...
  • Le "Français moyen" paiera également pour la défiscalisation du "Français aisé" sans jamais pouvoir créer son coin de rêve...
    • Bref, il paie pour les deux autres et n'a rien à lui !
  • Le "Français social" aura son logement, n'apportera pas de pouvoir d'achat à la collectivité et coûtera même en raison de certains mois difficiles. (mais il ne faut pas leur en vouloir bien sûr, au moins, il sera au chaud!)
  • Le "Français aisé" défiscalisera et, en fin de plan de défiscalisation, pourra revendre, n'aura pas été contributeur par ses impôts, et se retrouvera avec un joli magot payé par le "Français moyen" !...

C.Q.F.D...?

Pour info, l'ordre correct serait, bien sûr:
  1. Le "Français social" bénéficie d'un logement car le "Français moyen" aura construit avec un prêt intéressant sur un terrain d'une surface minimale de 1200m2 .../... afin de développer les GMS (grandes et moyennes Surfaces spécialisées...Bricolage, horticulture, etc...) et le marché de l'écologie...
  2. Le "Français aisé" se voit proposer une défiscalisation sur ses investissements à moyen et long terme (MT et LT) dans nos entreprises !...

C.Q.F.D...!

C'est ma fameuse "machine à l'envers"


TROUVEZ L'ERREUR ! ...

Hélas.. Si ce principe ne s'appliquait qu'à l'immobilier !

Imaginez ces panneaux photovoltaïques achetés à bas pris à l'Allemagne ou la Chine et revendus avec une marge d'au moins 10x à l'aide du plan écolo du gouvernement ...
Le "Français aisé se sera vu offrir la possibilité de s'équiper GRATUITEMENT de panneaux qui lui fourniront de l'énergie GRATUITE après 12 ANS sans payer aucun investissement, allant même jusqu'à lui rapporter une compensation...! L'ensemble PAYE PAR L'IMPÔT !!!
Et tout "investissement" est ainsi manipulé pour faire croire que la France avance !...Alors que seul le Français aisé avance !!!

Dois-je continuer ?...

Non, pas la peine...Vous aurez compris, je pense, que le bon sens nécessite l'intérêt de tous, et pas seulement celui des "créateurs de machines, à l'endroit comme à l'envers"...Nos créateurs de Lois dans la Grande Cour d'Ecole !...

Une dernière petite pensée transformée par...ma pomme:

Le "politique" n'a pas le monopole de l'idée !

(Merci SaInternet qui donne à notre clavier l'accès à la parole...Et merci à l'excellent Darkpool pour son espace dédié...!)

Log, comme Logique !...

jeudi 7 juin 2012

Le pipo sur les banques espagnoles..

On a donc pu découvrir ce matin un article dans la presse qui titrait :
"Le FMI chiffre de 40 à 80 milliards d'euros le sauvetage des banques espagnoles".
Dans un quotidien espagnol, on pouvait également lire :
Le premier scénario tient compte de la situation actuelle et prévoit des besoins de 40 milliards de dollars destinés à un groupe de 10 banques dont Bankia, que l'Etat espagnol entend sauver avec une aide historique de plus de 23 milliards d'euros.

Le deuxième scénario envisage une situation beaucoup plus tendue, en cas notamment de forte récession, et qui impliquerait un besoin de 80 milliards d'euros pour sauver le système financier espagnol mais que les sources interrogées par le journal jugent "irréelles.

Un peu plus loin dans l'article, on découvrait :
Les analystes chiffrent la facture à entre 60 et 200 milliards d'euros, mais le ministre espagnol du Budget a assuré mardi que le chiffre ne serait "pas très élevé".

Bon alors recadrons tout cela..

D'abord si le ministre du budget est aussi crédible que Christine Lagarde lorsqu'elle était ministre des finances,  on sait d'avance à quoi s'en tenir..
Et si le FMI est aussi efficace en Espagne que partout où il a agit en semant sa politique basée sur le "Consensus de Washington", on sait d'avance que cela finira mal... 

Un autre rappel sur le sérieux des diagnostiques des "autorités compétentes" : 
N'oublions pasqu'en juillet 2011 Dexia passait avec succès les stress tests et que début septembre de la même année, il fallait un 2eme plan de sauvetage en 3 ans, alors les prévisions de ces gens là...

Petit calcul personnel :

Il y a actuellement 3 millions de logements neufs vides en Espagne, sans compter ceux qui ont été vendus mais dont les acquéreurs sont de plus en plus nombreux à ne plus pouvoir rembourser.
Les banques espagnoles ont financé la construction de ces logements auprès des promoteurs..
Imaginons un prix moyen de 100 000 euros (terrain compris, le foncier a évidemment explosé pendant la bulle).

Donc, 3 millions x 100 000 euros... = 300 milliards d'euros.. 
Evidemment si on prend un prix unitaire de 150 000 euros, la facture monte à 450 milliards !
Et encore, ça n'est que pour les banques, il faudra aussi renflouer les régions pour une somme équivalente..
On va donc commencer par les tapas de l'apéro, 40 ou 50 milliards, et dans 3 mois on nous annoncera la facture finale, sauf qu'on aura déja injecté les premiers milliards donc on nous expliquera qu'on ne peut plus faire machine arrière..

Juste pour rire, un petit aperçu de ce qu'on nous raconte sur les banques espagnoles ces 2 dernières années :

il n'y a pas si longtemps, on a pris des caisses d'épargne régionales espagnoles en faillite, on a tout mis dans un truc appelé "bankia", on a placé un ex DG du Fmi à la direction de cette entreprise pour piloter le Titanic et on a même osé l'introduire en bourse..

Résultat : un an après on nous dit qu'il faut 3.5 milliards pour sauver ce champ de ruines.. c'était il y a quelques semaines.
Puis il a fallu ajouter 19 milliards pour un total approximatif de 23 milliards pour le "plus gros sauvetage de l'histoire pour une banque espagnole", tout ça uniquement Bankia :

dites moi il a vachement bien fait son boulot le gars.. bon ok il a quand meme fini par démissioner.. je ne pense pas qu'il ait rendu sa rémunération.. "c'est le prix de la responsabilité" dira t'il sans doute... un peu comme celui qui a piloté le sauvetage de Dexia..

Donc vous avez bien suivi, on est parti de 3 milliards, puis 23 pour une seule banque, et maintenant on nous parle de 40 à 80 pour l'ensemble des banques de ce pays pendant que d'autres évoquent 60 à 200 milliards.. Surement encore des "too big to fail"...

Bref, que du n'importe quoi, personne ne sait vraiment chiffrer.. 

Fitch vient de dégrader la note de l'Espagne de 3 crans... mais bon, les agences qui notaient AAA les CDO américains bourrés de subprimes, vous savez ce que j'en pense... Ils ont dû avoir une petite commande de leurs amis banquiers américains qui avaient des CDS sur la dette espagnole à faire fructifier..

Que va t'on faire de ce bazar :

évidemment  on va comme partout depuis l'effondrement de Lehman Brothers  demander aux états de renflouer ces pauvres banques.. et ainsi accroitre encore la dette du pays, qui se fera de nouveau dégrader.. vous connaissez le cercle vicieux..
Souvenez vous des 300 milliards d'actifs pourris de Citi repris par le gouvernement US, souvenez vous des milliers de milliards injectés par la FED (on ne sait toujours rien des 9000 milliards qui se sont évaporés du bilan).

L'incompétence à son apogée, la connivence des politiques.. et une cible : les populations

Que tous ces gens se taisent, ils ne sont que dans la gestion de la communication  vis à vis de l'opinion, remettant toujours au plus tard possible les décisions qui auraient du être prises depuis 4 ans, tout ça pour permettre à leurs copains d'avoir le temps de planquer ce qui leur reste (cf le transfert en Suisse et au Luxembourg des milliards fournis aux banques grecques)..

Qu'est ce que c'est que cette nouvelle méthode magique qui consiste à croire qu'on va résoudre le problème en mettant des actifs pourris dans une structure toujours plus grande comme dans une poubelle que l'on arrete pas de remplir en cherchant un conteneur toujours plus grand.

Comme si avec 24% de chomage le marché immobilier espagnol avait la moindre chance de s'améliorer.. Or la situation des banques espagnoles est totalement dépendante de ce marché.. quand on voit les US et les prix immobiliers qui sont quasiment sur les planchers de 2009, ce n'est pas demain la veille que le marché immobilier espagnol va se redresser.. et si ça perd encore 10 à 20% (ce qui ne manquera pas d'arriver dès l'application de mesures d'austérité en échange d'une aide quelconque), la spirale sur les banques espagnoles n'est pas prête de s'inverser.

Que faut il exiger :

Que ces mesdames et messieurs du FMI, messieurs les ministres des finances SE TAISENT, on n'en peut plus d'entendre leurs conneries depuis 4 ans.
Il faut purger ce système : puisque ces messieurs sont des capitalistes convaincus, laissons faire faillite les établissements qui sont en situation de faillite, cessons de nationaliser les pertes, le système ne peut pas s'assainir autrement.


Les secrétaires américains au Trésor sur 30 ans

Un "secrétaire américain au trésor", c'est pour faire simple le "ministre des finances" du gouvernement américain.

A l'heure où l'actuel secrétaire Timothy Geithner vient de finir sa tournée en Europe juste au moment du sommet européen de Bruxelles qui était censé proposer des solutions à la crise de la dette (et souvenons nous que le même Geithner était déjà venu s'imposer en septembre en Pologne, alors qu'il n'était pas invité), il m'a semblé utile de vous livrer un petit récapitulatif des personnages qui ont occupé ce poste depuis les années 80.

Vous en déduirez peut-être un anti-américanisme primaire, cependant est-ce que nos ministres des finances européens vont faire de l'ingérence dans les réunion de la Banque Fédérale (FED) ou dans les débats démocrates / républicains sur le moyen de réduire la dette américaine ?

Il s'agit d'une mise sous tutelle qui n'a qu'un seul but, clairement exprimé par l'intéressé lui-même:

"J'ai souligné à quel point il est important pour les Etats-Unis et le reste du monde que l'Europe réussisse", a déclaré le secrétaire américain au Trésor au cours de l'étape parisienne de sa tournée européenne.

Et "je suis confiant dans le fait qu'elle réussira", a ajouté Timothy Geithner, à l'issue d'un petit-déjeuner de travail avec le ministre français des Finances François Baroin.

Il s'agit en effet d'éviter par tous les moyens possibles et imaginables que le système ne s'effondre d'ici novembre 2012, date de la possible réélection de Barack Obama..

Avons nous collectivement oublié que la crise a démarré aux USA avec l'effondrement du marché immobilier, des subprimes et de Lehman Brothers ?

Je m'égare du sujet originel de ce message tant j'ai été choqué par la présence de ce monsieur, alors que justement je souhaitais replacer en perspective la nuisance absolue de ces apprentis sorciers, totalement complices du système... puisqu'ils en sont issus .

Historique donc :

Le 1er à faire sauter les verrous mis en place pourtant depuis les années 30 après la grande dépression de 1929 est Donald Regan, secrétaire au trésor sous Reagan, et qui fut le plus jeune "partner" chez Merrill Lynch avant d'en devenir le CEO.
Lors de l'intronisation de Regan par Reagan, le discours est clair sur la nécessite de libérer Wall Street de toute contrainte : "l'innovation financière est un bienfait pour tous" (sic).

Le suivant, Baker est peut être une exception sur cet aspect "lié aux banques", même s'il est influent chez Carlyle.. groupe éminemment opaque s'il en est et qui est très influent au sein du complexe militaro-industriel dont le président Eisenhower, pourtant ancien général des armées, appelait à se méfier lors de son discours de départ de la présidence.

Nicholas Brady qui succède à Baker à ce poste passa 34 ans dans l'industrie bancaire..

Robert Rubin est sans doute le pire puisque c'est sous sa responsabilité que fut organisée la fusion Citicorp / Travelers Group alors que la loi existante, héritée des mesures des années 30 (sur la séparation nécessaire entre les banques de dépôts et les banques dites "d'investissement") aurait du empêcher cette fusion, Rubin réussit à obtenir de Greenspann (alors président de la FED) une "dérogation" pour valider cette fusion, et obtiendra par la suite au congrès une loi rétroactive pour sceller dans le marbre cette fusion, j'ai nommé le fameux Gramm-Leach-Bliley Act Financial Services Modernization Act de 1999.

Que faisait donc ce charmant Rubin avant d'être secrétaire d'état au trésor ?
Il a commencé sa carrière dans la finance en 1996 en tant qu’associé chez Goldman, Sachs & Company, où il est devenu associé général en 1971 et où il a rejoint le comité de gestion en 1980. Entre 1987 et 1990, M. Rubin a été vice-président et co-directeur d’exploitation de ce groupe, et de 1990 à 1992, il en a été co-associé senior et co-président.

Apres son passage au gouvernement, le 26 octobre 1999, il est entré au service de Citigroup et y a occupé les postes de directeur et président du comité exécutif et de membre du Bureau du président. Il touchera plusieurs dizaines de millions de dollars chez Citi jusqu'à la déconfiture de 2008, déconfiture amènera le gouvernement fédéral américain a garantir plus de 300 milliards USD de ses actifs en échange d'une prise de participation dans l'entreprise pour 27 milliards USD. Il faut dire que le secrétaire au trésor en fonction en 2008 pour sauver Citi est un autre Goldman Sachs.. nous y reviendrons.

Lawrence Summers, le suivant, est Secrétaire d'etat au trésor sous Clinton, puis membre de l'équipe de transition du président-élu Barack Obama, ce dernier le nomme ensuite chef du Conseil économique national.
Il s'est entre autres opposé fermement à toute régulation des dérivés, soutenu par Greenspann et a même ordonné à la patronne de la CFTC d'abandonner le sujet.. (le passage sur ce point dans Inside Job est très instructif).

Ce brillant personnage passe par la Banque mondiale de 91 à 93 et se distingue par des phrases comme "honnêtement, nous devons tous admettre que nous sommes tous maintenant les friedmaniens". En ce sens qu'il (Milton Friedman), nous a montré l'importance du marché.
Mais surtout, il déclare :
"Les pays sous-peuplés d’Afrique sont largement sous-pollués. La qualité de l’air y est d’un niveau inutilement élevé par rapport à Los Angeles ou Mexico [...] Il faut encourager une migration plus importante des industries polluantes vers les pays les moins avancés [...] et se préoccuper davantage d’un facteur aggravant les risques d’un cancer de la prostate dans un pays où les gens vivent assez vieux pour avoir cette maladie, que dans un autre pays où deux cents enfants sur mille meurent avant d’avoir l’âge de cinq ans. [.] Le calcul du coût d’une pollution dangereuse pour la santé dépend des profits absorbés par l’accroissement de la morbidité et de la mortalité. De ce point de vue, une certaine dose de pollution devrait exister dans les pays où ce coût est le plus faible, autrement dit où les salaires sont les plus bas. Je pense que la logique économique qui veut que des masses de déchets toxiques soient déversées là où les salaires sont les plus faibles est imparable. "

Il finit quand même par claquer la porte du conseil national économique en septembre 2010, mais je ne sais pas si les électeurs d'Obama avaient intégré que cet odieux personnage faisait partie du staff..
"Yes we can" encore plus massacrer le tiers monde.. économiquement bien sur..

Le suivant : O'Neill, qui a dirigé Alcoa de 1987 à 1999. Admettons, peut être moins pire que d'autres au niveau consanguinité, c'est plutôt l'industrie "lourde" que la banque.
Pour ceux qui ont vu "Inside Job", inutile de vous préciser les dégâts qu'a pu faire ce genre d'entreprise en Islande par exemple..

John W. Snow, de 2003 à 2006, laisse gonfler la bulle qui provoquera l'explosion des subprimes en 2007 et le reste en 2008. Il a bien d'autres choses à faire, la conjoncture est favorable, le chômage à 4.7% et un taux de croissance insolent de 5.3% début 2006.. on ne va quand même pas prendre des mesures qui fâchent alors qu'en apparence tout va bien !
Et puis il faut financer la guerre en Irak.. bush et compagnie sont au commandes, alors l'économie à ce moment là.. 
Par contre le pilotage des taux d'intérêts avec Greenspann fut catastrophique :
  • de la violente baisse après l'effondrement de la bulle internet en 2001
  • création de la bulle suivante à savoir la bulle immobilière grâce à cette baisse
  • début de reprise de l'inflation et de la surchauffe vers fin 2005
  • violente remontées des taux par la FED ce qui provoque entre autres le krach fin 2007

C'est après ce Snow qu'arrive Paulson.. il n'est pas de mèche avec le système lui ?

Rappelez moi ce qu'il faisait avant d'être secrétaire au trésor ?
Il n'avait pas été président de Goldman Sachs par hasard ??
Petit détail : lorsqu'il est nommé par Bush, il doit donc se débarrasser de ses actions car ça ferait mauvais genre.. Un coup dur pour lui ?
Pas du tout, puisqu'il peut vendre ses 360 millions sans payer le moindre impôt.. grâce à une loi votée précédemment..

Le plan Paulson va couter des centaines de milliards de dollars aux contribuables américains pour sauver les banques et Wall Street, et va provoquer des niveaux d'endettement jamais atteints jusque là.

Arrive Tim Geithner sous Obama : ce monsieur a fait entre autres ses armes en tant que sous secretaire d'etat sous 2 autres (Robert Rubin et Lawrence Summers), et a notamment ensuite été le 9e président de la Federal Reserve Bank de New York et, à ce titre, le vice-président du Federal Open Market Committee (FOMC).

A ce titre, il participe avec Bernanke et Paulson au fameux plan "paulson" de 2008..

Histoire de sceller définitivement le cartel, on nous a imposé depuis :
  • l'ex vice-président de Goldman Sachs Europe à la tête de la BCE, un certain Mario Draghi
  • un ex "International Advisor" de Goldman Sachs à la tête de l'Italie, au poste de 1er ministre
  • un ex vice président de la BCE (en poste au moment du trucage des comptes grecs) au poste de 1er ministre en Grèce
  • l'ex-patron d'une grande banque Italienne en tant que super ministre de l'infrastructure et des transports dans ce pays.
On a donc eu récemment une "intervention coordonnée des banques centrales pour sortir l'Europe de la crise de la dette" (titre en une de plusieurs journaux) :
cette interprétation est totalement fausse, on n'a pas du tout aidé les pays, on a juste essayé de sauver les banques, les unes européennes à court de liquidités en dollars, et une autre, Bank Of America, dont l'action descendait juste sur le seuil des 5 dollars ce qui aurait obligé les institutionnels à la vendre massivement, provoquant ainsi la 2eme grosse faillite en 3 ans apres LB.

La semaine s'est poursuivie avec une baisse des taux de refinancement de la BCE pour les banques (à 1%, pendant que ces mêmes banques prêtent aux états à 3, 4, 6 ou 10%), et nous avons également eu des statistiques américaines sorties de nulle part (le chômage qui passe miraculeusement de 9% à 8.6% alors qu'on a créé moins d'emploi - 120k contre 150k - que nécessaire pour simplement absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail.

Voilà, si vous pensez encore que les "politiques" agissent pour les peuples...

En tous cas j'espère qu'avec ce récapitulatif des différents personnages et intérêts défendus à ce poste de "secrétaire d'état au trésor" vous ne doutez plus de leur mission.

lundi 4 juin 2012

Comment les milliards européens profitent aux riches Grecs expatriés

Spiros Latsis réside à Bellevue.
L’aide européenne aurait sauvé la deuxième banque de Grèce, l'EFG-Eurobank, qui appartient à Spiros Latsis, résident de Bellevue.


Le résident de Bellevue Spiros Latsis aurait bénéficié des milliards européens versés en début de semaine dans le cadre du plan de sauvetage des instituts financiers grecs, affirme le Tages-Anzeiger. Selon le quotidien zurichois, l’EFG-Eurobank aurait reçu 4,2 milliards d’euros de l’Union européenne. Or cette institution, la deuxième banque la plus importante de Grèce, appartient à la plus grosse fortune de ce pays, celle de la famille Latsis, bien implantée sur sol genevois. 
Outre la banque, celle-ci possèderait une compagnie maritime, une société immobilière, des parts dans une société pétrolière, et des biens immobiliers dans le monde entier (dont le Bridgewater House de Londres). Sa fortune est estimée à 4 milliards de francs suisses, selon le magazine alémanique Bilanz.
Le journal zurichois, qui revient sur l’histoire de la famille Latsis à Genève, la manière dont ses membres ont érigé leur fortune et leurs relations avec les puissants de ce monde, estime que l’EFG-Eurobank n’aurait pas pu survivre à la crise sans l’aide de l’Europe. Selon le Tages-Anzeiger, l’institut financier serait engagé à hauteur de 12 milliards d’euros dans la dette de l’Etat grec, tandis qu’une somme de 48 milliards constituerait l’argent dû par ses débiteurs privés. Or la FINMA, l’autorité suisse de surveillance des marchés financiers, n’a désormais plus grande influence sur la banque, puisque celle-ci a transféré en 2010 son siège au Luxembourg.


Quelques autres exemples :


Philip Niarchos (56 ans), 2,5 milliards de $

Fils aîné du célèbre armateur Stavros Niarchos. Partage sa vie entre la Grèce et la Suisse. Sa fondation est très active : rénovation de l'Opéra, de l'université, de la pinacothèque d'Athènes, nombreux hôpitaux et mise en valeur d'un front de mer près d'Athènes.

Famille Angelopoulos, 1,2-1,7 milliard de $

Théodoros (68 ans) est l'époux de Yanna, organisatrice des JO de 2004. Présent dans l'édition, possède un chantier naval aux Pays-Bas qui produit des yachts. A hérité, avec son frère Konstantinos (66 ans), de leur père, magnat de l'acier et armateur.

Vardis Vardinoyannis (78 ans) et Marianna, 711 millions de $

Patron de Motor Oil Hellas, possède un réseau de stations-service. La famille, présente dans l'édition, la radio, la télé, est propriétaire d'un club de foot et d'une compagnie de ferrys. Marianna, sa femme, est très présente dans le caritatif.

Yannis Costopoulos (73 ans), 425 millions de $

Originaire de Kalamata. Possède le Hilton d'Athènes. Propriétaire d'Alpha Bank, fondée par son grand-père il y a 160 ans, il a fusionné avec l'Eurobank, se retrou- vant à la tête de 1 300 succursales. Sa fondation subventionne bibliothèques, fouilles, films, églises...

Ces riches qui vont devenir encore plus riches

Le Monde.fr avec AFP | 04.06.2012

De plus en plus de milliardaires, de plus en plus riches, de plus en plus issus des pays émergents. C'était la conclusion du classement Forbes en 2012, c'est également celle du rapport annuel sur la richesse dans le monde du cabinet Boston Consulting Group, publié jeudi 31 mai. En 2011, la fortune des particuliers a atteint quelque 122 800 milliards de dollars (98 728 milliards d'euros), soit une hausse de 1,9 % par rapport à 2010.
Cependant, ce chiffre est bien moins élevé que les années précédentes (+ 6,9 % en 2010 et + 9,6 % en 2009), en raison de la crise économique en Europe et aux Etats-Unis ainsi que la morosité des marchés des actions. C'est également dans ces régions, mais aussi au Japon, que le surendettement des finances publiques ont clairement affecté les plus riches dans ces régions, qui ont enregistré un recul de leur fortune.

LES BRICS, MOTEURS DE RICHESSE

A l'opposé, l'Asie, l'Amérique latine et l'Europe de l'Est ont vu la fortune de leurs millionnaires augmenter considérablement. Dans les pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), la fortune des riches a ainsi progressé de 18,5 % l'année dernière.
"La croissance mondiale de la fortune privée est clairement tirée par les économies en croissance rapide du 'nouveau monde'', indique le Boston Consulting Group. Relativement à leur nombre d'habitants, ce sont Singapour, le Qatar et le Koweït qui affichent le nombre le plus important de millionnaires.
Concernant les fortunes supérieures à 100 millions de dollars, le plus grand nombre d'entre elles sont hébergées en Suisse, à Singapour et en Autriche, toujours relativement à leur population. Et cette tendance n'est pas près de s'arrêter, puisque les avoirs des plus riches doivent croître annuellement de 4 % à 5 % sur les cinq prochaines années pour atteindre 150 000 milliards de dollars d'ici la fin 2016.

LA FINANCE "OFFSHORE" CONFORTÉE

L'accroissement de la richesse continue de soutenir la demande en centres financiers "offshore" (argent placé hors du pays de résidence), qui a augmenté de 2,7 % à 7 800 milliards de dollars - et ce malgré la pression internationale pour mettre un terme à cette pratique. "Cette hausse a été provoquée en partie par des investisseurs de pays politiquement instables en quête de lieux sûrs", selon les analystes du Boston Consulting Group.
Pourtant, dans le courant de la crise financière de 2008, l'Union européenne et les Etats-Unis ont attaqué des centres financiers comme la Suisse, Monaco, l'Andorre et le Liechtenstein pour leur pratique du secret bancaire.
Sous la pression de l'Union européenne et des Etats-Unis, ces pays ont depuis amélioré la transparence de leur système bancaire. Même la Suisse - premier centre offshore au niveau mondial, avec 2 100 milliards de dollars d'avoirs étrangers - a consenti à faire des efforts, en signant des accords fiscaux avec le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Autriche pour régulariser les avoirs issus de l'évasion fiscale. Cependant, une dizaine de banques suisses sont actuellement sous la vigilance de Washington.

LA SUISSE TOUJOURS PREMIÈRE

Cette menace sur les centres offshore traditionnels a toutefois été profitable à Hongkong et Singapour, qui ont enregistré une hausse des avoirs étrangers, atteignant l'année dernière 1 000 milliards de dollars.
De leur côté, les centres offshore des Caraïbes et le Panama ont, grâce à leur proximité avec les Etats-Unis, attiré pour 1 000 milliards de dollars d'avoirs, principalement en provenance de l'Amérique du Nord. Quant au Royaume-Uni - pourtant en guerre contre l'évasion fiscale -, il a vu ses avoirs progresser à 900 milliards, surtout en provenance du Moyen-Orient et d'Afrique.
Pas de quoi, pour autant, détrôner la Suisse. Selon le Boston Consulting Group, le pays va encore demeurer pendant plusieurs années la plus importante place financière offshore au monde, profitant des afflux en provenance des pays émergents. Mais Hongkong et Singapour pourraient bien dépasser la Confédération d'ici quinze à vingt ans.
Lire l'article du "Monde"