dimanche 18 novembre 2012

François Hollande, mensonges et trahisons

"Mon ennemi, c'est la finance"

Vous vous souvenez sans doute de ce discours au Bourget pendant la campagne présidentielle...
Vous vous souvenez sans doute également de ses différentes promesses :
  • "pourquoi la banque centrale européenne prête t'elle aux banques à 0.75% et pourquoi ces mêmes banques prêtent elles ensuite à 5 ou 6% aux états ? Je veux obtenir des prêts directs aux états par la BCE"
  • "je veux renégocier le traité budgétaire européen, et y ajouter un pacte de croissance, car sans croissance nous ne sortirons pas de la crise actuelle"
  • "je veux m'attaquer à la spéculation"
  • etc..
Qu'en est-il 6 mois après le début de son mandat ?

Préambule

Je ne souhaite pas faire un papier "facile" à la mode des propos que peuvent tenir les ténors de l'UMP sur les reniements de François Hollande, et j'écris également sans détour que j'ai voté pour lui au second tour de la présidentielle. Non pas que je m'attendais à des miracles, mais au moins avais-je espéré une prise de conscience réelle sur la nécessaire "définanciarisation" de notre économie de la part de celui qui allait diriger le pays, tout en tenant compte des contraintes multiples (Crise mondiale depuis l'effondrement des marchés en 2008, Europe, dette, guerre des monnaies dollar / euro, régulation financière, etc..).

Certains des électeurs de François Hollande retiendront peut-être des mesures comme le retour de la retraite à 60 ans pour ceux qui avaient commencé à travailler très tôt, les emplois d'avenir ou le doublement de l'allocation de rentrée scolaire, sans parler de la présentation du projet de loi du "mariage pour tous" : sur ce dernier sujet je me permets une petite disgression par rapport au sujet global de cet article... Je ne sais pas encore à cette heure qui de François Fillon ou de Jean-François Copé sera élu à la tête de l'UMP, et j'ai presque envie de dire "peu importe"
Cf l'excellent passage de Marie-France Garaud à "Ce soir ou jamais" :


Je trouve simplement inadmissible que ces prétendants à la direction du principal parti d'opposition se permettent pendant des années de nous bassiner les oreilles avec le nécessaire respect de la loi dès qu'il s'agit de parler des "incivilités" des uns et des autres, et viennent ensuite déclarer (pour au moins l'un des 2) qu'ils ont le devoir en tant qu'élu de ne pas respecter la loi si ce mariage pour tous est adopté au parlement, en faisant célébrer de telles unions par leurs adjoints. Bref..

Il est donc important, pour revenir au sujet de l'article, de noter les décisions et actes importants de François Hollande qui contredisent totalement ses engagements de campagne : il n'est pas encore trop tard pour changer de cap, et il est permis d'espérer qu'à la manière d'un Roosevelt en 1933, François Hollande puisse avoir le courage de changer radicalement d'orientation.
Et si au fond de lui il se dit que la réalité qu'il affronte est différente de ce qu'il avait imaginé, à tel point qu'il n'est pas en mesure d'appliquer l'orientation qui avait été choisie par les électeurs, alors qu'il s'en aille, ce sera tout à son honneur.

Acte 1, la nomination d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron, nommé secrétaire général adjoint de l'Elysée dès la prise de fonction de François Hollande, diplomé de l'ENA, ancien inspecteur des Finances, était depuis 2008 banquier d'affaires chez Rothschild. Début 2012 il est nommé gérant dans cet établissement et pilote l'une des plus grosses transactions de l'année, le rachat d'une filiale de Pfizer (géant de la pharmacie) par Nestlé (géant de l'agro-alimentaire), pilotage qui lui permet de devenir millionnaire.
Il avait rencontré François Hollande en 2006 par l'intermédiaire de Jean-Pierre Jouyet, lequel sera nommé patron de l'Autorité des Marchés Financiers.

On peut dès le 15 mai s'interroger sur l'orientation économique et financière que prendra le mandat de François Hollande avec un Emmanuel Macron aux commandes des affaires économiques et financières, et qui de l'aveu de la plupart des journalistes, est le point de contact obligé à l'Elysée si de tels sujets doivent être abordés... 

Acte 2, les premières mesures

Dès le 1er collectif budgétaire, le président et le gouvernement abrogent donc avec le soutien du parlement la fameuse "TVA sociale" votée par le précédent gouvernement. J'aurai l'occasion d'y revenir car pour moi l'idée même d'utiliser la TVA pour permettre qu'une taxe sur les produits importés puisse financer une partie de la protection sociale est plutôt une bonne idée, mais c'est sur quelques détails que je souhaite m'attarder.
Le précédent gouvernement avait donc prévu de transférer environ 5.6 milliards d'euros de cotisation patronales dues au titre de la branche "famille" vers :
  • d'une part la TVA, qui devait être relevée de 19.6 à 21.2%
  • d'autre part le relèvement des prélèvements sociaux de 13.5% à 15.5% sur le "capital"
  • et enfin vers une "taxe sur les transactions financières" de 0.2% qui devait entrer en vigueur au 1er août 2012.
Tout le monde sait ce qu'il est advenu du relèvement de la TVA, qui a été supprimé, pour revenir 3 mois plus tard.. dans une forme différente. Sur ce point d'ailleurs, si on veut parler de la "lisibité" de la politique voulue par le président, il est quand même compliqué pour les électeurs de le suivre. Il supprime une TVA pour en remettre une autre, il annonce 10 milliards d'impôts supplémentaires pour les entreprises pour 3 semaines après annoncer 20 milliards de crédit d'impôt pour ces mêmes entreprises..

L'abaissement des cotisations patronales "famille" a bien été annulé, par contre le relèvement des prélèvements sociaux de 13.5 à 15% a été maintenu, les détenteurs de livrets (autres que livret A ou LDD), PEL, CEL, assurance vie ont surement apprécié (il peut s'agir de petits épargnants).
Bref on a annulé un allègement de charges d'un coté mais on a "oublié" d'annuler la contrepartie en recettes sur les prélèvements sociaux..

Mais surtout, la taxe sur les transactions financières est entrée en vigueur.. 
Cette taxe est tout sauf anti-spéculation !
En effet, elle ne s'applique pas pour les spéculateurs qui font de multiples aller/retours dans la journée, et elle ne concerne que les transactions sur des sociétés dont la capitalisation dépasse le milliard d'euros.
On a donc du mal à comprendre comment cette taxe peut tenter de décourager la spéculation quand au contraire elle pénalise les investisseurs de long terme, qui vont acheter des actions et les garder plusieurs mois, pendant que ceux qui multiplient les achats / ventes en "intraday" en sont exonérés !
Pire, exit donc les produits hautement spéculatifs à fort effet de levier comme les certificats sur indices, matières premières ou actions, qui ne sont pas soumis à la taxe !

Il eut donc été utile de remanier cette taxe avant de la mettre en application, afin qu'elle soit cohérente avec la volonté affichée de lutter contre la spéculation !

1er raté et reniement du président sur le collectif budgétaire donc...

Acte 3, l'Europe

Dès le 1er sommet auquel il participe, François Hollande en revient "victorieux" sur 2 points principaux
  • un accord européen pour un plan de 100 milliards d'euros destinés à sauver les banques espagnoles
  • un vague "pacte de croissance" pour 120 milliards d'euros
Puis avec l'été et la rentrée en septembre :
  • les eurobonds sont abandonnés (ou remis aux callendes grecques)
  • le 6 en septembre il se félicitera de la décision de Mario Draghi qui annonce que la BCE rachètera sans limite les obligations des pays en difficulté sur le marché secondaire
De qui se moque t'il ? de ses électeurs c'est certain..

Le plan de 100 milliards pour les banques espagnoles

Les états, des USA aux états européens, n'ont fait que ça depuis 2008 : renflouer les banques, sans jamais prendre de mesure de régulation qui les empêcheraient de recommencer. On a transféré la dette privée du secteur financier sur la dette publique, l'Europe a globalement accordé près de 5000 milliards d'euros de prêts, garanties diverses, renflouements (Dexia, Royal Bank of Scotland, CommerzBank, etc..), et la seule bonne idée du moment est d'accorder 100 milliards de plus pour les banques espagnoles, sans contrepartie ?
On va demander à l'Italie d'emprunter à 5% sur les "marchés" auprès de grandes banques (à qui la BCE je vous le rappelle à prêté 2 fois 500 milliards d'euros en 6 mois à 0.75%) pour qu'ensuite l'Italie abonde au plan de sauvetage des banques espagnoles, à fonds perdus ? On marche sur la tête...
Si l'Espagne construisait davantage de logements que la France et l'Italie réunies pendant la folle bulle immobilière des années pré-crise, et si les banques et les promoteurs immobiliers s'en sont à l'époque mis plein les poches, les contribuables européens n'y sont pour rien ! Va t'on demander aux dirigeants des banques espagnoles, aux présidents de régions qui roulaient parfois en Ferrari, et aux promoteurs immobiliers de rendre l'argent gagné pendant les belles années insouciantes, va t'on condamner en justice tous les établissements qui ont émis des documents trompeurs à destination des épargnants ? Evidemment que non... Encore juste l'argument bidon du "too big to fail".

Pour quelqu'un qui voulait s'en prendre à la finance, il a eu tellement peur d'affronter le système financer et il était tellement pressé de tenter d'éviter que le mélodrame espagnol ne se transforme en nouvelle crise "à la grecque" qu'il vient nous expliquer que ce plan de sauvetage est une bonne idée.

2ème raté et reniement du président du président, sur l'Espagne

Le pacte de croissance de 120 milliards d'euros...

Tout d'abord il ne s'agit que de dépenser des fonds qui existaient déjà (dont certains "fonds de réserve" ou d'autres "fonds structurels"), sans aucune mobilisation de sommes complémentaires. Ensuite on nous explique qu'on va renforcer les capacités d'intervention de la BEI (la Banque Européenne d'Investissement), en augmentant ses moyens de prêt en jouant notamment sur l'effet de levier... ou comment jouer avec une banque publique en appliquant les méthodes qui ont porté certaines banques privées au bord de la faillite (et on demandera encore aux citoyens dans 2 ou 3 ans de bien vouloir combler les trous suite à des investissements hasardeux).
Mais surtout, on parle de 120 milliards d'euros.. sur 1 an ? sur 5 ans ?

Avez-vous une idée de ce que représente cette somme ?
Le PIB de la Zone Euro (les 17 pays) est d'environ 9500 milliards d'euros, et le PIB de l'Europe des 27 est d'environ 12500 milliards d'euros.

A l'échelle des 27, les 120 milliards du "pacte de croissance", s'ils étaient dépensés sur la 1ère année, ne représente que 1% du PIB européen, pendant qu'on prend des mesures qui ont des impacts récessifs dans différents pays pour un montant de plusieurs points de PIB (Grèce, Espagne, Italie, Royaume Uni, Irlande, etc...).

Si on considère que le PIB de la France est d'environ 2000 milliards d'euros, et si ce "pacte de croissance" est distribué au pro-rata dans les différents pays, en sachant que le PIB de la France est d'environ 1/6 du PIB des 27, alors on ne peut espérer au mieux qu'une part de 20 milliards d'euros de ce pacte de croissance pour la France, ce qui est inférieur aux 30 milliards d'euros du plan d'austérité contenu dans la loi de finances pour 2013.. 
Terminons sur ce point pour noter qu'au final le parlement français a adopté le texte du traité budgétaire européen sans en modifier une virgule, et que par contre personne n'est capable de nous expliquer la mise en application de ce "pacte de croissance", qui n'aura donc été qu'un effet d'annonce 1 mois après l'élection de François Hollande.

3ème raté et reniement du président sur le pacte de croissance...

L'intervention de la BCE dans le financement des états

On l'a tous entendu, les "pays s'endettent auprès des banques privées à des taux d'intérêts élevés pendant que la banque centrale européenne prête à des taux proches de 0 à ces mêmes banques privées"..

On peut appeler ça la "planche à billets", peu importe, on peut ou non tenter de comprendre la guerre monétaire qui se joue à l'échelle de la planète, un constat s'impose malgré tout : 
de part le traité de Lisbonne, qui a hérité du traité de Maastricht, qui a lui même hérité de lois en vigueur dans certains pays (la fameuse loi de 1973 dite Giscard - Rothschild), et de part l'obsession de l'Allemagne qui a été traumatisée par l'inflation galopante des années 1920 / 1930, la zone euro est la seule zone monétaire du monde dans laquelle l'institut d'émission (la banque centrale) ne sert pas de prêteur en dernier ressort pour les états et collectivités publiques. Ni la Banque d'Angleterre, ni la Banque du Japon, et encore moins la FED aux USA, ne se gênent pour prêter à leurs gouvernements.
J'aurai l'occasion de publier un article sur cette aberration mais je souhaite rester dans le coeur du sujet de cet article. François Hollande avait donc martelé pendant sa campagne qu'il se battrait pour que la BCE puisse intervenir directement auprès des états.

Et bien on peut dire pour le moins qu'il n'a pas été très combatif sur ce sujet.. En moins de 2 mois il avait donc abandonné cette idée et pire, après cet abandon rapide au cours de l'été, il se félicitait début septembre de l'annonce par la BCE de sa nouvelle opération miracle, à savoir le rachat "illimité sur le marché secondaire des obligations de maturité comprise entre 1 et 3 ans" pour les pays en difficulté qui en feraient la demande (sous conditions d'ailleurs, comme l'appel global à un plan de sauvetage sous la houlette du FESF / MES, etc..)

De qui se moque t'on une nouvelle fois ? Venir commenter cette décision de la BCE comme une victoire, un aboutissement de l'engagement pris sur le financement des pays par la BCE est un mensonge grossier.

"Rachat sur le marché secondaire" : concrètement, on laissera le pays concerné emprunter à 5 ou 6% et si au final les banques privées veulent se débarrasser de ces obligations, alors elles pourront les fourguer à la BCE.. En quoi cela est il sensé aider le pays qui emprunte ?

4ème raté et reniement du président sur la BCE..

Acte 4, les sauvetages annexes franco-français

C'est presque passé inaperçu dans les médias, mais depuis septembre le gouvernement français est une fois de plus venu au secours de plusieurs établissements financiers.

Début septembre, c'est le Crédit Immobilier de France qui est en faillite, et l'état se porte garant sur le dos des finances publiques des 33 milliards d'euros d'engagements de cet établissement.. Le patron de cet établissement est semble t'il parti "sans demander d'indemnités" mais bien évidemment une fois de plus personne ne rendra l'argent pris depuis des années, et personne ne sera inquiété pour mauvaise gestion..

Mi octobre, on apprend que l'état va accorder une garantie de 7 milliards d'euros à la branche "PSA Finances" du constructeur automobile.. Là encore, on engage pour 2 ans minimum les fonds publics, c'est à dire nos impôts, pour garantir une banque privée.. dont les actionnaires sont majoritairement exilés en Suisse.
Les esprits chagrins répondront que ce n'est qu'une garantie, contre rémunération, et que ça ne coûte rien à l'Etat... tant que tout se passe bien.. Mais en cas de coup dur, la garantie s'activera. On n'oubliera pas de rappeler qu'au moins 5 personnes du conseil d'administration de PSA (dont Philippe Varin à plus de 3 millions d'euros) ont des compétences hors normes puisque rémunérées plus d' 1 million d'euros par an, et qu'il est quand même étrange qu'une telle addition de compétences aboutisse à la quasi faillite de l'établissement (sans oublier la filiale d'assurances établie à Malte, etc.., lire cet article)

Cerise sur le gâteau, début novembre, on annonce un énième renflouement de Dexia, vous savez, la banque qui a monté des prêts d'une complexité hors normes pour les collectivités locales.. Ce n'est que le 3ème plan de sauvetage de cette banque, qui je vous le rappelle avait passé avec succès les fameux "stress tests" avant d'être déclarée une 1ère fois en faillite.. et nationalisée par les états belge, luxembourgeois et français. Un puits sans fond que cet ultime sauvetage de cette banque aux pratiques douteuses, qui va encore coûter la bagatelle de 2.5 milliards d'euros aux finances de l'état français, c'est à dire une fois de plus sur le dos de nos impôts, sans qu'on puisse exclure que la facture finale dans 10 ans ne soit pas de plusieurs dizaines de milliards d'euros. Le pire dans l'histoire Dexia est que la "crise de la dette européenne", mise en avant pour expliquer les difficultés de l'établissement, est une tromperie absolue à l'égard du public, alors qu'il faut notamment chercher du coté du scandale du Libor pour expliquer une partie des difficultés de la banque.

Là encore on le voit, pour quelqu'un qui avait annoncé qu'il combattrait la finance, tout n'est que soumission au pouvoir du "marché".

Acte 5, la séparation des activités de banque de dépôt et de banque casino

François Hollande avait déclaré pendant sa campagne présidentielle être favorable à la séparation des activités de "banque de dépôt" de celles de "banque d'investissement", les banques françaises étant bâties sur le modèle de banque universelle, qui fait tout, du dépot du salaire pour les particuliers au crédit immobilier, de la carte bancaire au Plan épargne Logement ou livret A, toutes ces activités pouvant être rangées dans la catégorie "banque de dépôt", mais aussi des opérations de bourse en tant qu'émetteurs de produits spéculatifs (market maker sur le coup), de banque d'investissement plus classique lorsqu'elles prennent des participations dans telle ou telle entreprise, de conseil et intermédiaire dans les opérations de fusions / acquisitions  ou encore d'opération encore plus opaques comme le trading en compte propre (souvenez vous l'affaire Kerviel) ou encore les agissements sur les places financières parallèles non réglementées (les fameux darkpool).
En voulant séparer ces activités, l'idée est de garantir la sécurité des dépôts des particuliers et PME et de laisser la "banque casino" faire joujou dans une autre cour sans mettre en péril ces dépôts.
Il est utile de rappeler que c'est la principale mesure qui a été prise dans les années 30 aux USA après le krach boursier de 1929, et qui a permis jusqu'à la fin des années 90 de protéger à peu près le secteur de ses propres errements. J'aime bien l'image reprise dans le film "Inside Job", où l'on compare une banque à un tanker géant dans lequel on a mis des cloisons étanches entre les différents compartiments, afin que si l'un des compartiments venait à être endommagé, la fuite ne se propage pas à tous les autres compartiments.
En permettant aux banques géantes de pratiquer toutes les activités sans aucun cloisonnement, on a fait sauter ces sécurité, et il est aisé de comprendre que si l'une des activités vient à prendre l'eau, c'est l'ensemble du navire qui coule.

Et bien voilà, Pierre Moscovici, ministre de l'économie et des finances, a déclaré fin octobre qu'il allait substituer au projet de scission des banques un autre projet "à minima", une loi qui se contenterait d'encadrer et ou d'interdire les activités les plus risquées". Le lobby bancaire a oeuvré tout l'été pour convaincre le Conseil de Régulation Financière du Risque Systémique (CRFRS) et a donc obtenu gain de cause, exit la scission des banques.

5ème raté et reniement du président sur la les banques..

Epilogue

Monsieur le président, vous avez déclaré au cours de votre conférence de presse que ce qui vous importait n'était pas votre cote actuelle dans les sondages, mais l'état de la France dans 5 ans.
Monsieur le président, je me permets de vous affirmer que rien n'aura changé dans 5 ans, on aura même d'ici là probablement encore aggravé la situation pour les plus démunis en accordant pan après pan de nouvelles concessions à la finance folle qui dirige le monde, qu'il s'agisse de services publics qui ne manqueront pas d'être privatisés, qu'il s'agisse de ressources naturelles européennes dont nous confierons la gestion à des multinationales qui se moquent éperdument du bien-être des populations, ou qu'il s'agisse de la directive européenne sur les retraites en cours de préparation.
Le 1er plan d'aide à la Grèce prévoyait un "retour sur les marchés" de ce pays en 2013, le second plan d'aide prévoyait que la dette de la Grèce serait ramenée à 120% du PIB à l'horizon 2020, et nous savons d'ores et déjà que les dégâts causés par l'austérité aveugle a décimé ce pays.
50% de la jeunesse espagnole est sans emploi, 25% de notre jeunesse est sans emploi, et le président Obama que vous venez de féliciter pour sa réélection dirige un pays dans lequel 47 millions de personnes ne peuvent manger que parce que les autorités leur distribuent un bon alimentaire.
Rien, absolument rien n'a été résolu depuis la crise de 2008, il y a toujours de milliers de milliards dans les paradis fiscaux et la même cupidité des dirigeants financiers sur toutes les places du monde. (Wall Street et la City en particulier).
Saisissez cette occasion historique de changer le cours des choses, s'il vous plait.



4 commentaires:

  1. On peut voir :

    Nicolas Shaxson, Les Paradis Fiscaux, Enquêtes sur les ravages de la finance
    néolibérale:

    http://www.andreversailleediteur.com/upload/args/shaxsonmep_defconsult.pdf

    http://www.andreversailleediteur.com/?livreid=837#consult

    RépondreSupprimer
  2. Pas grand-chose à ajouter :-)
    .
    Ah si, un détail : les différentes "garaties" accordées aux un(e)s et aux autres offrent le très grand mérite d'être "hors bilan", donc de ne pas "accroitre la Dette".
    Bon
    Donc au moindre accroc, la dette en question explose.
    .
    Donc, finalement, lorsque FH accroit les prélèvements au nom du respect des normes financières, il se conduit comme un automobiliste ivre qui roule à 150 km/h sur une route de capagne, en pleine nuit et tous phares éteints et qui, alors qu'un lapin le fait sortir de la route d'un couyp de volant, prétend ensuite que le lapin est coupable de tout.

    RépondreSupprimer
  3. Il est remarquable ton article Laurent ..
    Samines j'adore ton exemple du lapin .

    RépondreSupprimer
  4. Merci à tous pour vos commentaires, ça faisait un moment que ça me turlupinait d'écrire ce papier, je ne pense pas être le seul à avoir cette impression de trahison... et je n'ai pas d'oeillères, peut-être à la différence d'un électeur UMP borné qui n'osera jamais faire l'auto-critique de son camp.
    L'exemple du lapin est excellent, et merci à Danyves pour les liens, je vais les référencer dans la rubrique Liens externes.
    Quant à toi Caro, tu peux copier/coller cet article sur ton forum, pas de souci ;)

    RépondreSupprimer