dimanche 29 avril 2012

Une opinion parmi d'autres


J'avais écrit cet article il y a quelques mois, en pleine "crise de la dette en Europe" (avant le Haircut grec)..
Je constatais, avec dépit, qu'aucune décision radicale ne serait prise avant les élections (France, US, Russie) et qu'en attendant nos "puissants" continueraient de se gaver pendant que les peuples continueraient de trinquer.

On était sur le point de consacrer le successeur de Jean-Claude Trichet à la Banque Centrale Européenne : les européens ne trouvaient rien à reprocher à Mario Draghi pour diriger cette institution.
Qu'il fut auparavant vice-président Europe de Goldman Sachs, la banque d'affaire américaine qui avait aidé le gouvernement Grec à maquiller les comptes de ce pays pour l'adhésion à l'Euro, ou qu'il fut gouverneur de la banque d'Italie ayant pratiqué le même type d'opérations sur des swaps n'augurait rien de bon : nous allions sombrer dans des schémas encore plus vicieux..
Il a effectivement depuis parfaitement rempli son rôle avec ses 2 LTRO et les 1000 milliards prêtés aux banques, mais "l'économie réelle" n'en a pas vu la couleur.. La commission européenne elle-même demande d'ailleurs des explications..


Je ne suis pas ni d'extrème gauche ni d'extrème droite : il semble que si dans ce pays on évoque le problème intrinsèque que constitue l'Euro alors on fait allégence à Marine Le Pen, comme il semble que lorsqu'on évoque des thèmes défendus par Melenchon alors on est immédiatement taxé de stalinien ou de pro régime nord-coréen..


Pourtant ces 2 candidats ont osé taper dans la fourmillière... et cumulent près de 30% des voix au 1er tour, avec 80% de participation.
Ce n'est pas grave, dès dimanche prochain on reviendra à la "gestion" du pays, et absolument aucune décision radicale ne sera prise.


Plus on perd de temps et pire ça sera, et plus les initiés se déconnectent du reste du monde.


On ne tardera pourtant pas à lire des déclarations sur le fait qu'il faille "rassurer les marchés"..


Or il est clair aujourd'hui même pour des gens "normaux" (pour être politiquement correct, je veux dire des gens - grand public, économistes ou politiques - non extrémistes) que seul un changement radical et un virage à 180% par rapport à tout ce qu'on a décidé depuis 30 ans doit être opéré, si tant est que la mission d'un dirigeant économique et politique soit d'assurer le meilleur pour l'intérêt général. (et pas les intérêts particuliers d'une oligarchie dominante qui se retrouve à Davos, qu'ils soient chinois, russes, américains, anglais, français ou allemands).


J'éviterais donc volontairement les sujets "anti-sarkozy" primaires ou "anti-hollande" primaires, qu'il s'agissent des enveloppes d'une milliardaire, de valises de l'organisation  françafrique (mis en place dans les années 60 et tout le monde a mangé dans la gamelle) ou de la gestion de la fédération bouches du rhône du PS.. Sauf qu'il faut bien constater que ces "affaires" nous révèlent une fois de plus que seule la lutte pour le pouvoir compte, et pas l'intérêt général.


Enfin, malheureusement aussi dirais-je, il n'y a AUCUNE chance que les intérêts aussi contradictoires que ceux des USA, de l'Europe (on pourrait découper l'Europe en au moins 3 ou 4 entités), de la Chine et des pays pauvres (Afrique notamment) fassent qu'on aboutisse à un accord mondial sur le changement radical dont notre planète a besoin.
Je parle évidemment de décisions favorables aux peuples des pays cités, qui profiteraient autant à l'ouvrier chinois sur-exploité qu'à l'américain pauvre qui a besoin d'un bon alimentaire pour espérer se nourrir (il y en a 46 millions), ou encore aux 8 millions de personnes sous le seuil de pauvreté en France et je ne parle pas du gamin ivoirien qui ramassent les fèves de cacao pour que nous ayions notre carré de chocolat avec le café.
Par contre s'il s'agit des oligarques russes qui, sous l'impulsion de Poutine, ont fait main basse sur les ressources énergétiques, ou s'il s'agit de nos "brillants grands patrons" du CAC 40 qui à de très rares exceptions près se sont tous cooptés non pour leur talent mais pour leur consanguinité, sans avoir jamais rien "entrepris" de leur vie, ou encore s'il s'agit des patrons des grandes banques d'affaires américaines (certains disent avoir reçu "mandat de dieu" pour exercer), alors là rassurez vous, ils s'entendront.. sur votre dos !


En admettant même que les "émergents" ne puissent s'entendrent avec les pays dits "développés" (la Chine devant entre autres sécuriser ses marchés à l'exportation, assurer son approvisionnement énergétique et tenter de favoriser sa consommation interne), on constate de toutes façons que ces derniers ne peuvent s'entendre entre eux :


Quand Geithner vient donner des leçons à l'europe lors du sommet en Pologne, on sait très bien qu'il ne s'agit pas de s'inquiéter réellement pour le dettes européennes, mais plutôt d'attirer toute l'attention du monde sur les problèmes européens pendant que les USA ne résolvent aucun de leurs problèmes de dette ni de déficit.


Pendant ce temps, la Chine fait main basse sur les terres agricoles ou les puits de pétrole en Afrique, l'intégrisme contamine tout le sahel (cf les événements récents au Mali), et on est au moins certain d'une chose : l'Afrique va continuer à trinquer, tout le monde se fout de savoir que des millions de personnes crèvent de faim !


On a assisté donc depuis plus d'un an à une tentative désespérée en Europe de vouloir A TOUT PRIX sauver le système financier délirant mis en place par le traité de Maastricht (article 104, et validé par l'article 123 du traité de Lisbonne, qui n'est qu'une extension à l'europe de la loi française de 1973 sur la banque de France). Que la zone euro soit la seule zone économique au monde dans laquelle l'institution d'émission ne soit pas le prêteur en dernier ressort semble apparemment "normal" aux yeux de ceux qui tiennent le système (alors que la FED, la Banque du Japon ou la Banque d'Angleterre n'hésitent pas, elles, à jouer ce rôle).


En même temps on fait semblant pour amadouer le peuple de vouloir mettre en place une taxe sur les transactions financières, tout en exonérant de cette taxe les "établissements teneurs de marchés" (les banques), ou en n'expliquant pas au "peuple" que dorénavant la majorité des transactions sont hors systeme, qu'elles soient réalisées sur les bien nommés "darkpool" ou qu'elles concernent des "produits" autres que les actions (cf la bulle obligataire aux US).


De la même façon, on fait semblant pour certains de proposer un impôt sur les "riches" en créant une tranche à 75% pour les revenus qui excèdent 1 millions d'euros.. et en face on crie au scandale, prétextant la fuite des cerveaux et des "investisseurs" si cette taxe est mise en place. 
D'ailleurs, puisque les opposants à cette tranche argumentent qu'elle serait négligeable vu ce qu'elle rapporterait, alors si elle est négligeable pourquoi s'y opposer ?


On pourrait s'interroger sur l'utilité de "la bourse" : il ne vous échappe pas qu'il s'échange chaque jour en moyenne 3.5 à 5 milliards d'euros sur le seul Cac 40, ce qui représente environ 800 à 1000 milliards d'euros chaque année (et je passe sur l'ensemble des autres indices ou marchés dérivés..)
A part à faire tourner l'argent virtuel en cycle fermé pour permettre à ceux qui en ont déja d'en avoir encore plus, à quoi ça sert ?


Je vois d'ici venir les réponses : à financer les investissements des entreprises pardi !


Ben voyons.. à force de nous bourrer le crâne avec ce genre d'évidences, on finit par y croire.. sauf que c'est faux : 


En 2010, le total des émissions nettes d’actions cotées (1650 sociétés)... 13 milliards d’euros..
En comparaison des montants échangés sur la place de Paris, c'est un montant totalement négligeable !


Vous objecterez que l'émission d'actions nouvelles ne suffit pas à mesurer les bienfaits de "l'investissement en bourse" pour les entreprises.
Effectivement, si on regarde les détails sur le site de l'INSEE pour 2010, il y a aussi 8,6 milliards d’euros d’actions non cotées et de 6,7 milliards d’euros de divers autres titres de participation.. soit de nouveau des montants totalement négligeables par rapport au casino géant de 1000 milliards d'euros.


Et ne venez pas m'expliquer qu'il ne faut pas multiplier le nombre de jours de bourse par le montant quotidien en prétextant que les mêmes titres changent plusieurs fois de mains chaque jour, ça ne ferait que conforter le constat que tout celà est parfaitement inutile à l'économie réelle et au bien-être des citoyens. Le robot de HFT qui va en qques nanos secondes truquer un carnet d'ordre pour raffler la mise ne fera que rapporter de l'argent à celui qui l'a programmé et mis en place, à savoir les grosses institutions financières.


Enfin, pour clore ce sujet sur l'utilité de la bourse, vous pourriez aussi objecter qu'il n'y a pas que l'émission d'actions nouvelles pour trouver un financement, il y a le marché obligataire.. ben voyons, vous en connaissez beaucoup des PME qui vont se financer sur le marché obligataire ? elles vont quemander un crédit au guichet de leur banque, point !


Je vais donc faire râler de nombreux lecteurs, mais la bourse ne sert à rien...  sauf à faire tourner en circuit fermé de l'argent détenu par ceux qui en ont déja le plus, dans le seul but d'en avoir encore plus. C'est moins vrai pour les USA puisque les pensions de retraites dépendent des marchés financiers, on comprend pourquoi de l'autre coté de l'atlantique il faut absolument injecter sans cesse de la part de la FED pour maintenir les indices en lévitation.


Je ferme cette parenthèse..


Au passage, il est assez vicieux je trouve de voir que le FMI, qui a provoqué des catastrophes humanitaires en Afrique, Asie ou amérique du Sud pendant les décennies 80 / 90 soit aujourd'hui si prompt à donner des leçons sur la gestion de la dette européenne, alors que cette institution est dirigée par Christine Lagarde, qui a auparavant oeuvré pendant des années, d'abord comme avocate d'affaire aux USA à défendre l'intérêt de certaines multinationales américaines, de l'armement en particulier, au détriment d'entreprises européennes, puis comme ministre des finances en passant tour à tour de la "rilance" à "la crise est finie", tout en s'opposant à la régulation des dérivés ou en favorisant au nom de la sacro sainte concurrence la mise en place des darkpools. Je passe sur le fait qu'elle a consacré l'entrée du vers dans le fruit en permettant aux banques anglo saxonnes de rentrer comme "SVT" à l'agence France Tresor : c'est un peu comme si dans une entreprise un patron invitait ses clients et créanciers à son conseil d'administration.
La déréglementation financière depuis les années 80, initiée à Londres et à Washington, couplée à la baisse forcenée des impots des plus riches sur la même période, a fini par produire 2 krachs majeurs, la bulle Internet en 2002 et la bulle de l'immobilier et des prêts dits "subprimes" fin 2007.


Qu'a t'on changé depuis l'effondrement de LB à l'automne 2008 ?.. Rien, on a nationalisé les pertes pour que l'ensemble des contribuables renflouent le système, on s'est livré à une politique monétaire expansionniste comme jamais, ça n 'effraie plus personne de parler de milliers de milliards dans les bilans des banques centrales.
On a installé les anciens pyromanes dirigeants ou conseillers des banques aux postes de pompiers (Draghi à la BCE, Monti - ex Goldman Sachs international Advisor en Italie, Papademos ex vice président de la BCE en Grèce).
Rien n'a changé disais-je : il n'est pas venu à l'esprit de nos "dirigeants" que certaines règles qui avaient été un peu vite jettées à la trappe étaient finalement des garde-fous qu'il fallait d'urgence remettre en place.. Puisque Reagan a déclaré au début des années 80 que "ce qui est bon pour Wall Street est bon pour l'amérique", et bien continuons.. il avait au moins raison sur un point, c'est bon pour le dollar, qui reste encore la monnaie mondiale de réserve : les USA peuvent impunément continuer à vivre à crédit vis à vis du reste du monde (cf la conférence de Presse de De Gaulle en 1965), de toutes façons il y a tellement de liquidités à placer de part le monde que le dollar est un vrai refuge.. tandis que l'euro menace d'exploser.



On me répondra face à la critique des politiques de "planche à billet" des banques centrales que la redoutée inflation ne se produit pas... et que donc c'est la moins pire des solutions, voire même on me répondra que je ne peux pas d'un coté critiquer le fait que la BCE est la seule banque centrale qui ne prête pas aux états et de l'autre critiquer la "planche à billet".
Sauf que la BCE fait tourner la planche... mais au profit exclusif de ceux qui ont provoqué la crise ! Concernant l'inflation, en effet les indices officiels dans les pays développés restent relativement sages, mais quid du prix des matières premières, de l'immobilier ?

On objectera inversement qu'un peu d'inflation ne ferait pas de mal pour résorber nos dettes.. pourquoi pas, à condition d'une véritable inflation, prix ET salaires.
Or on a vu Trichet depuis des années répéter à chaque fois qu'il fallait à tout prix éviter les effets de "second tour".. à savoir la propagation de la hausse des prix aux salaires, car cela nous entraînerait dans une spirale infernale..
Avec les taux de chômage que l'on a aujourd'hui il peut dormir tranquille, avant qu'on obtienne des augmentations de salaires il faudra déjà que le rapport de force "offre de travail / demande" s'inverse..


Tout est renié, de Allais à Keynes, même Smith ou Friedman les libéraux sont reniés : les "marchés" ne sont PAS efficients... 
La seule chose qu'on ne renie pas : taxer et pomper dans les poches du plus grand nombre possible.. pour renflouer la minorité. (cf Colbert....). 


Vous me direz qu'un discours pareil n'est pas audible pour l'électeur et qu'il vaut mieux s'écharper sur la viande halal..


Alors ce petit systeme bien rodé va continuer, il y a encore quelques peuples à asservir, la marge est importante entre ce qui est par exemple imposé aux portugais, irlandais, espagnols ou anglais et ce qu'on subit en France (et j'oublie volontairement les grecs).


Et dans cette campagne, à de très rares exceptions près, aucun candidat "sérieux" n'a osé dire les choses suivantes :


- on divise par 10 ou plus le nb d'élus (600 000 élus en france !!!!), on interdit le cumul des mandats dans le temps en plus des mandats simultanés
- on réforme radicalement le secteur bancaire (séparation depot / investissement), on laisse les établissements vérolés faire faillite, on est dans un systeme capitaliste oui ou non ?
- on repense l'euro en raisonnant balance des paiements (j'ai appris il y a bien longtemps en second que la monnaie dépendait entre autre de ça mais aujourd'hui on a oublié) : soit on n'a plus de balance pays par pays et on a une véritable europe fédérale avec une seule monnaie, soit on a une monnaie "commune" mais pas unique, c'est le ba-ba
- on rétablit aux états, sous le contrôle des parlements, la création monétaire
- on réforme totalement la fiscalité, tout le monde paie (meme les smicards) mais l'impot redevient progressif et on supprime les niches fiscales, à commencer par celles qui entretiennent des bulles (immo notamment)
- on renationalise les services de base (électricité, autoroute, etc..)
- on réforme radicalement notre fonctionnement centralisé pour relocaliser production et services, ce qui réduit considérablement les émissions de CO2
- on revoit totalement la protection sociale : la collectivité doit payer pour la santé et la vieillesse, soit, et il est aberrant de penser qu'on dépensera moins puisqu'on vit de plus en plus vieux et qu'on se soigne avec des technologies toujours plus pointues. Dans ce cas faire supporter ces couts sur le travail est une aberration alors il faut oser prononcer le mot, OUI à la TVA "sociale", mais pas à la mode sarkozyste avec un timide 1.6% sur des biens et services qui ne sont pas concurrencés . Toute marchandise ou service vendu en europe finance la protection sociale, que cette marchandise soit fabriquée en europe ou en chine. Un salarié touchant 1200 euros nets touchera par exemple 1500 nets, et le patron ne déboursera que 1500 au lieu de 2200, le cout du travail est en partie abaissé. Il est illusoire de croire qu'on peut s'aligner sur le cout chinois, et en contrepartie on rétablit donc des droits de douane. En échange le salarié paiera de la TVA sur son loyer par exemple et verra la TVA sur son ipod augmenter également.


- on sort de la logique de l'OMC, non on ne peut pas continuer à faire sauter toutes les barrières douanières et accepter que des enfants exploités continuent de cueillir du cacao ou fabriquent des tee-shirts en étant payé 1 dollar / mois, ce qui detruit en europe les emplois correspondants car on ne peut pas lutter : favoriser l'enrichissement des pauvres et classes moyennes dans tous les pays émergents aura pour effet bénéfique de développer leur consommation interne, tout en veillant à ne pas arriver au point où un chinois consommera autant qu'un américain, sinon c'est la ruine de la planète assurée. Nous devons réorienter et diminuer notre consommation


- à ceux qui pensent que les "marchés" sont les plus forts, et que les taux d'intérets s'envoleront si de telles mesures étaient adoptées, je réponds que lorsqu'on doit 1700 milliards, si un moratoire sur le paiement des intérets était décrété, je ne suis plus très certain que les "marchés" ne tremblent pas. Quant au fantasme sur le fait de s'attaquer à l'épargne des français au travers de l'assurance vie, qui dit gel du paiement des intérets ne dit pas désintégration du capital.. Un audit sur la dette doit être l'une des priorités.


- à ceux qui disent qu'il faut réduire le train de vie de l'état, je dis "oui", mais je parle bien de l'état : on a une facheuse tendance en utilisant cette expression à la traduire par la réduction des prestations versées aux populations, sans JAMAIS s'attaquer à l'appareil d'état lui meme.


- j'ai beaucoup d'autres sujets à aborder, qu'il s'agissent de sujets de société (homme-femme, immigration, ethique) ou de sujet plus concrets comme l'énergie.. mais si déja nos candidats avaient fait des efforts de propositions sur LE sujet majeur, à savoir la crise économique, nous serions beaucoup moins tentés de nous battre sur le regroupement familial, le droit à l'avortement ou le mariage gay.. l'écran de fumée joue à plein !


La liste pourrait etre encore tres longue.. mais il semble plus important de "rassurer les marchés", il a fallu établir un budget pour 2012 dans lequel pour la 1ere fois dans l'histoire le 1er poste de dépense sera de payer des intérets (devant l'éducation ou la justice), ou encore de faire tourner 10 fois le pib de la planete en dérivés..


Non je n'ai pas été candidat en 2012 (nous verrons où nous en serons pour 2017), et non malheureusement aucun candidat n'a osé parlé de tous ces points cette année.


Ce monde est fou, mais les solutions existent ! 

Docteur Sarko contre l'immonde Theodule

Ou...les tribulations d'un pauvre petit garçon retranché dans une médiocre défense inutile face à la vérité...

Je dois ce post à un intervenant "log56" sur le forum Boursorama, qui se reconnaîtra en le lisant ;)

Lisez jusqu'au bout... Très important et...intéressant !!!

L'Institut des politiques publiques (IPP) a étudié l'évolution de la fiscalité depuis 15 ans...
Résultat :

  • Sarkozy a favorisé les rentiers, Chirac les plus riches et Jospin les plus modestes.
Pour sa première publication, présentée lundi 2 avril, l'IPP s'est intéressé à l'évolution de la fiscalité et de la redistribution en France entre 1997 et 2012.

Les plus riches six fois plus favorisés depuis 2002.

Malgré cette constante, nuance l'IPP, "le bilan redistributif des trois quinquennats (Lionel Jospin de 1997 à 2002, Jacques Chirac de 2002 à 2007 et Nicolas Sarkozy de 2007 à 2012) n'est pas sans contraste (...).
Le gouvernement Jospin a mis en place des mesures qui ont plus largement bénéficié aux revenus des plus modestes. (...) Les gouvernements qui se sont succédés pendant les dix années qui ont suivi la période Jospin ont plutôt eu un effet inverse, en diminuant les prélèvements pour les plus hauts revenus, en particulier pendant le quinquennat de Jacques Chirac.
Le dernier quinquennat, celui de Nicolas Sarkozy, a eu un effet contrasté, très favorable aux plus hauts patrimoines, alors que l'imposition des hauts revenus était augmentée dans le même temps."

"Les réformes mises en place depuis dix ans (c'est-à-dire depuis que la droite est au pouvoir, ndlr) ont eu pour effet d'accroître la régressivité du système", conclut l'IPP. D'après ses calculs, le taux de prélèvements obligatoires, en pourcentage du revenu national (PIB), a baissé entre 2002 et 2012 de 0,6 point pour l'ensemble de la population, et de 3,6 points pour les 1% les plus aisés. Ce qui revient à dire que les plus riches ont été six fois plus favorisés que les autres.

L'article : http://www.challenges.fr/elections-2012/20120403.CHA4942/pourquoi-nicolas-sarkozy-a-ete-le-president-des-rentiers.html

L'étude en pdf : http://www.ipp.eu/wp-content/uploads/2011/11/fiscalite-redistribution-rapport-IPP-mars2012.pdf

L'IPP : http://www.ipp.eu/fr/institut-des-politiques-publiques/

L'Institut des politiques publiques (IPP) a été créé dans le cadre d'un partenariat scientifique conclu par PSE-École d'Économie de Paris et le Centre de Recherche en Économie et Statistique (CREST).

L'IPP vise à promouvoir l'analyse et l'évaluation quantitatives des politiques publiques en s'appuyant sur les méthodes les plus récentes de la recherche en économie.

Les chercheurs affiliés à l'IPP sont à la fois des chercheurs de l'École d'Économie de Paris et du CREST, des chercheurs appartenant à d'autres institutions de recherche et une équipe permanente dédiée à l'IPP.
Leurs travaux se rapportent à des thématiques qui couvrent un large éventail de politiques publiques : la fiscalité, les politiques sociales, les politiques d'emploi, l'éducation, la santé, les retraites, le logement, l'aménagement du territoire et les politiques sectorielles.

  • PSE-Ecole d'économie de Paris constitue un pôle français de stature internationale en économie dans les divers champs de la discipline, et propose des formations sélectives du M1 au doctorat. L'engagement novateur de la fondation est de participer à la fois à l'élaboration d'instruments d'analyse sophistiqués et à leur application au service de la politique économique et des entreprises.
    PSE-Ecole d'économie de Paris constitue un centre d'attraction pour les meilleurs chercheurs français et étrangers en économie.
  • Le CREST est un centre de recherche dépendant du GENES : Groupe des Ecoles Nationales d'Economie et Statistique de l'INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques). Ce groupe comprend également l'ENSAE (Ecole Nationale de la Statistique et de l'Administration Economique), l'ENSAI (Ecole Nationale de la Statistique et de l'Analyse de l'Information) et un centre de formation permanente, le CEPE (Centre d'Etudes des Programmes Economiques).
Organisation générale
Le CREST est composé de 9 laboratoires, situés sur 4 sites différents nommés Malakoff 1(MK1), Malakoff 2 (MK2), ENPC (Paris) et Rennes.

Objectif
L'objectif général du CREST est de participer activement au développement de la recherche dans deux grands domaines :

  • la modélisation des phénomènes économiques et sociaux ;
  • la conception et la mise en oeuvre des méthodes statistiques.
Jeudi 05 avril, Sarkozy présente son projet à la presse et aux Français...

LISEZ BIEN...

Très combatif, le président-candidat a contesté les conclusions d'une étude de l'ECOLE D'ECONOMIE DE PARIS faisant apparaître que les ménages les plus aisés avaient bénéficié depuis 2002 de baisses d'impôts six fois supérieures à la moyenne des Français.

TRES IMPORTANT CE QUI SUIT...

Le président candidat a parlé à propos de l'institut d'un "organisme Théodule dont personne ne connaît ni l'intérêt, ni l'importance, ni la crédibilité"..., ajoutant qu'"un mensonge répété ne fait pas une vérité".

Il a indiqué que le fait que les prélèvements obligatoires avaient progressé sous son quinquennat suffisait à prouver que les riches n'ont pas été favorisés.

http://www.rmc.fr/editorial/244395/nicolas-sarkozy-tire-sur-le-ps-la-cgt-et-des-economistes/

Mais au fait, qui dirige cet..."organisme Théodule" ???...

(On appelle comité Théodule un comité ou une commission qui n'a que peu, voire pas d'utilité, selon wikipédia: http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9odule )

Mais qui est donc ce...François Bourguignon...???

Actuellement directeur de l'Ecole d'économie de Paris, et est également directeur d'études EHESS

http://www.parisschoolofeconomics.eu/fr/bourguignon-francois/

Or, le 08 janvier 2008 fut créée... La Commission Stiglitz (lire "Le Triomphe de la cupidité")
Du nom de son président Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie,  "la Commission Stiglitz" est née d'une proposition de Nicolas Sarkozy le 8 janvier 2008.
Elle est officiellement intitulée « Commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social ».
Le but de cette commission est de développer une « réflexion sur les moyens d'échapper à une approche trop quantitative, trop comptable de la mesure de nos performances collectives » et d'élaborer de nouveaux indicateurs de richesse.

Les grands traits du rapport final

La commission a présenté son rapport final et ses travaux lors d'une journée à la Sorbonne le 14 septembre 2009. Le président Nicolas Sarkozy a effectué à cette occasion une allocution5. Enfin les professeurs Fitoussi et Stiglitz ont effectué une conférence de presse sur les indicateurs et la situation économique.
Le rapport a préconisé l'élaboration d'un tableau de bord regroupant plusieurs indices autour de trois grands axes :

  • Axe économie avec une amélioration de la façon de calculer le PIB
  • Axe bien-être. Avec une évaluation tant au niveau subjectif (ce que pensent les gens) qu'objectif avec prise en compte de la consommation, de la répartition des revenus et du patrimoine. En France, l'Insee a commencé à s'engager dans cette voie. Il a publié dès le 17 novembre 2009 des données sur les inégalités6. Il a présenté en 2010 une série d'analyses sur les très hauts revenus, les inégalités de patrimoine, le mal-logement et le capital humain
  • Axe soutenabilité du développement avec deux grands angles d'approche :
    • indicateur monétaire synthétique de soutenabilité
    • Des indicateurs physiques « dont l'un d'eux indique clairement dans quelle mesure nous approchons de niveaux dangereux d'atteinte à l'environnement »8(cas du changement climatique ou des ressources halieutiques par exemple)
Parmi les membres de cette commission, figurent notamment cinq prix Nobel:

Kenneth Arrow, Stanford, prix Nobel d'économie,
Daniel Kahneman, Princeton, prix Nobel d'économie,
James Heckman, Chicago, prix Nobel d'économie,
Amartya Sen, Harvard, prix Nobel d'économie,
Joseph Stiglitz, Columbia, prix Nobel d'économie,
Tony Atkinson, Nuffield College, Oxford,
------>François Bourguignon, directeur de l'École d'économie de Paris,
Jean-Philippe Cotis, directeur de l'Insee,
Kemal Dervis, PNUD,
Jean-Paul Fitoussi, président de l'OFCE, coordinateur de la commission,
Jean Gadrey, université de Lille I,
Heiner Flassbeck, CNUCED,
Enrico Giovannini, chef statisticien de l'OCDE,
Roger Guesnerie, Collège de France, Paris
Nicholas Stern, London School of Economics, Londres

http://fr.wikipedia.org/wiki/Commission_Stiglitz#cite_note-0


Le véritable scandale, c'est qu'à chaque fois qu'il sort une énormité, le ou les journalistes en face de lui n'ont jamais le cran de rétablir la vérité face aux lecteurs, téléspectateurs ou auditeurs : le buzz est fait, la technique de communication bien rodée.


Evidemment lorsque la vérité est rétablie sur un blog amateur, ça n'a pas la même portée et c'est trop tard..


Cette démonstration s'applique également à de nombreux autres flagrants délits de mensonges du président candidat ou de son équipe :
  • intox largement relayée sur le net sur le bilan de François Hollande en Corrèze
  • intox largement relayée dans les médias sur le cumul des indemnités de Jean-Luc Mélenchon (sénateur et député européen)
  • "la France est le seul grand pays à n'avoir plus connu de récession depuis début 2009"
  • etc..
On peut voter UMP, Modem, PG, PS... mais on ne peut pas voter pour cette incarnation de la propagande.


Faites circuler, meme à vos amis qui votent à droite : ce n'est plus une question de droite ou gauche, c'est la manière Sarkozy, l'intimidation, qui est intolérable !



Impôts des riches : fantasme ?

1/le problème majeur de la société américaine actuelle : l'inégalité croissante de la distribution des richesses.

Pour rappel, les 1% des américains les plus riches accaparaient 8% du revenu global dans les années 70, et 24% aujourd'hui, leur part du gâteau a triplé !

Le capitalisme américain a connu, de ce point de vue, trois périodes :
- une première, entre 1870 et 1929, caractérisée par la concentration de la richesse entre les mains de quelques-uns, donc d'une grande inégalité;
- une deuxième période, entre 1947 et 1975, où, au contraire, la redistribution de la richesse s'améliore et l'inégalité diminue ;
- enfin, une troisième période - qui commence aux alentours de 1975 et dans laquelle nous nous trouvons toujours - marquée par une re-concentration des fortunes et des inégalités croissantes.

2/ La taxation confiscatoire des revenus exorbitants est non seulement possible économiquement, mais souhaitable. 

En 1932, quand Roosevelt arrive au pouvoir, le taux de l'impôt fédéral sur le revenu applicable aux plus riches était de 25 % aux Etats-Unis. Le nouveau président décide de le porter immédiatement à 63 %, puis 79 % en 1936, 91 % en 1941, niveau qui s'appliqua jusqu'en 1964, avant d'être réduit à 77 %, puis 70 % en 1970.

Pendant près de cinquante ans, des années 30 jusqu'en 1980, jamais le taux supérieur ne descendit au-dessous de 70 %, et il fut en moyenne de plus de 80 %.

3/Rapacité. 

Cela n'a pas tué le capitalisme et n'a pas empêché l'économie américaine de fonctionner. Pour une raison simple : ces taux ne s'appliquaient qu'à des revenus très, très élevés. En 1941, Roosevelt fixe le seuil du taux de 91 % à 200 000 dollars de l'époque, soit 1 million de dollars d'aujourd'hui (770 000 euros). Or à ces niveaux de revenus, ce ne sont pas les compétences ou le dynamisme que l'on rémunère : ce sont la cupidité, la rapacité, le court-termisme et des prises de risque excessives. Il ne s'agissait donc pas de matraquer n'importe quel cadre supérieur ou entrepreneur sortant du lot, ce qui aurait été dévastateur économiquement.

En France, comme dans la plupart des pays développés, le taux supérieur atteint 90 % pendant l'entre-deux-guerres, puis se stabilisa autour de 70 % pendant les Trente Glorieuses - ce qui n'a pas empêché des taux de croissance économique de l'ordre de 4 % à 5 % par an tout au long de cette période.

De plus, il s'avère que la Grande dépression de 1929 et la Grande récession de 2008 se sont produites lorsque les taux d'imposition des plus riches étaient à leur plus bas. Et au contraire, les taux d'imposition étaient historiquement élevés durant la longue période de prospérité des années 1945 à 1980.

On peut d'ailleurs observer une corrélation parfaite au niveau des périodes pour ce qui concerne la règlementation des banques : la spéculation effrénée et la bulle du crédit a provoqué le krach de 1929, puis le Glass-Steagall act et toutes les autres réglementations ont assuré une stabilité jusqu'à la fin des années 70, et depuis la période Thatcher / Reagan on a démantelé peu à peu tous les pare-feux jusqu'en 1999 ce qui a provoqué ces 10 dernières années 2 krachs majeurs (2002 et 2008).
C'est conjointement à ces dérèglementations que les paradis fiscaux, la spéculation et l'accroissement des inégalités se sont développés en enrichissant une infime minorité.

L’impôt élevé a permis pendant 30 ans aux USA de prospérer car les richesses mieux distribuées ont alimenté la consommation, et surtout, sans surendettement.

Nous assistons à l'exact inverse actuellement.
Tous ceux qui croient encore au néolibéralisme et au fait que "ce qui est bon pour Wall Street est bon pour le peuple" (déclaration de Reagan) sont des imbéciles.