mercredi 13 juin 2012

Espagne: rejet des députés d'une demande d'enquête sur la crise financière


MADRID - Le congrès des députés espagnols a rejeté mardi soir, avec les voix de la majorité de droite au pouvoir, une commission d'enquête sur la crise financière et sur Bankia, dont le sauvetage historique a conduit à l'annonce d'un plan d'aide européen du pays.

Le texte, présenté par des partis d'opposition de gauche, a recueilli 139 voix pour, dont celle du parti socialiste contre 175 voix du Parti populaire (PP), droite au pouvoir qui dispose de la majorité absolue au parlement.

Le PP, par la voix de la députée María Arenales Serrano, a toutefois assuré qu'il était totalement d'accord avec l'esprit qui a inspiré l'initiative, qui est la transparence.

Dire oui à la transparence, ce sont les deux réformes financières qui ont exigé des banques qu'elles révisent leurs actifs immobiliers, deux audits indépendants des banques, a-t-elle affirmé.

Le gouvernement a lancé cette année deux réformes du secteur bancaire qui a notamment dû provisionner ou faire des réserves de capital pour plus de 80 milliards d'euros afin d'assainir ses comptes.

Les banques, qui accumulaient 184 milliards d'actifs problématiques fin 2011, sont source de vives inquiétudes. Le sauvetage public de Bankia de 23,5 milliards d'euros a précipité le pays dans la crise financière et conduit les pays de la zone euro à annoncer samedi un plan d'aide aux banques espagnoles allant jusqu'à 100 milliards d'euros.

Durant le débat, Cayo Lara, chef de la Izquierda unida (gauche unie), à l'origine du texte, a affirmé la nécessité d'enquêter sur une crise-escroquerie ayant pour origine la bulle immobilière qui, selon lui, a profité aux banquiers et promoteurs qui se sont enrichis sans penser aux conséquences.

Cette bulle a éclaté en 2008, plongeant le pays dans la crise avec un chômage record touchant aujourd'hui un actif sur quatre.

De nombreuses voix se sont élevées en Espagne pour réclamer des enquêtes sur d'éventuelles fraudes dans le secteur et des procédures judiciaires sont en cours.

Une pétition de près de 135.000 signatures, à l'initiative de la plateforme internationale de revendications Avaaz, a été adressée mardi au chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy pour exiger une mission d'enquête parlementaire sur Bankia.

(©AFP / 12 juin 2012 23h47)

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